Huile de palme - la déforestation au quotidien

Un homme de dos, assis, contemple les restes de la forêt tropicale dévastée © IAR Huile de palme : importations et consommation dans l’UE en 2018 © Selamatkan Hutan Hujan Sur fond de forêt défrichée, l’air grave, trois hommes portent secours à un orang-outan. L’un le transporte sur ses épaules, très concentré malgré la pluie © IAR Sauvons la forêt se mobilise contre l'huile de palme

Échapper à l’huile de palme est devenu quasiment impossible : on la retrouve dans les produits alimentaires, les cosmétiques, les produits d’entretien mais aussi dans les réservoirs de nos véhicules. Elle procure aux grandes entreprises d’énormes profits mais prive les paysans de leurs terres et moyens de subsistance. Expulsions forcées, déforestation tropicale et extinction des espèces sont les conséquences de notre consommation d’huile de palme.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Et que pouvons-nous faire au quotidien pour protéger l’homme et la nature ?

L’huile de palme en 5 minutes

Situation actuelle : la forêt tropicale dans les véhicules et les assiettes

Huile de palme : importations et consommation dans l’UE en 2018 © Selamatkan Hutan Hujan

Avec 66 millions de tonnes par an, l’huile de palme est l’huile végétale la plus produite de la planète. Un prix particulièrement bas sur le marché mondial et des propriétés convenant particulièrement au processus de transformation industrielle des aliments ont fait que l’huile de palme est présente aujourd’hui dans un produit sur deux dans les supermarchés : pizzas surgelées, biscuits, margarine, crème pour le corps, savon, maquillage, bougies, lessive…

Ce que presque personne ne sait : près de la moitié des importations d’huile de palme dans l’union européenne est consommée sous la forme de biocarburants. La loi de 2009 sur l’incorporation obligatoire d’agrocarburants dans l’essence et le diesel est ainsi une cause majeure de déforestation tropicale.

À ce jour, les plantations d’huile de palme s’étendent sur 27 millions d’hectares à travers le monde, soit un territoire grand comme la Nouvelle-Zélande d’où ont été chassés habitants et animaux pour faire place à un « désert vert ».

Les conséquences : la mort dans le sachet de soupe en poudre

Sur fond de forêt défrichée, l’air grave, trois hommes portent secours à un orang-outan. L’un le transporte sur ses épaules, très concentré malgré la pluie © IAR

Les palmiers à huile trouvent des conditions optimales de croissance dans les chaudes et humides régions tropicales près de l’Équateur. En Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud et en Afrique, d’immenses zones
de forêts tropicales sont défrichées et brûlées, jour après jour, pour faire de la place aux plantations. Ce faisant, de grandes quantités de gaz à effet de serre sont émises dans l’atmosphère. L’Indonésie, premier producteur d’huile de palme de la planète, a ainsi émis plus de gaz à effet de serre que les États-Unis d’Amérique au cours de l’année 2015. Les émissions de CO2 et de méthane rendent les biocarburants à base d’huile de palme trois fois plus nocif pour le climat que les carburants à base de pétrole.

Mais le climat n’est pas le seul touché : avec les arbres disparaissent des espèces rares comme l’orang-outan, l’éléphant pygmée de Bornéo ou le tigre de Sumatra. Paysans et populations autochtones, qui depuis des générations vivent dans la forêt et la préservent, sont souvent brutalement expulsés de leur terres. A ce jour, 700 conflits fonciers en rapport avec l’industrie de l’huile de palme ont été recensés en Indonésie. Et les plantations gérées de « manière durable » ou « bio » ne sont pas exemptes de violations des droits humains de la population.

Nous, consommateurs, en entendons peu parler. Pourtant, notre absorption quotidienne d’huile de palme est nocive pour notre propre santé : l’ huile de palme industrielle raffinée est riche en contaminant génotoxiques et cancérigènes comme l’a alerté l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) au cours de l’été 2016.

La solution : changer radicalement nos modes d’alimentation et de déplacement

Sauvons la forêt se mobilise contre l'huile de palme

Il ne reste plus que 70 000 orangs-outans dans les forêts d’Asie du Sud-Est. La politique européenne de soutien aux biocarburants pousse les grands singes toujours plus au bord de l’extinction : chaque nouvelle plantation de palmier à huile détruit une partie de son habitat naturel. Nous devons faire pression sur les politiques pour aider nos plus proches parents. Mais il existe des pratiques quotidiennes pouvant déjà apporter beaucoup.

Ces conseils simples vous aideront à savoir où l’huile de palme se cache et comment l’éviter :

  1. cuisiner soi-même : biscuits poire - amande - noix de coco ? Pizza pomme de terre romarin ? Transformer soi-même des aliments frais permet d’éviter tous les plats préparés contenant de l’huile de palme de l’industrie agroalimentaire. Les huiles végétales européenne telles que l’huile d’olive, de tournesol ou de colza s’adaptent à quasiment toutes les recettes.
  2. lire les étiquettes : la présence d’huile de palme doit être indiquée sur les emballages alimentaires depuis décembre 2014. Mais pas pour les cosmétiques mais et les produits ménagers où elle se cache sous la forme de termes techniques. Il est très facile de trouver des alternatives sans huile de palme sur internet.
  3. le client est roi : « Quels produits sans huile de palme proposez-vous ? Pourquoi n’utilisez pas des huiles locales ? » Poser de telles questions aux fabricants peut leur faire craindre pour la réputation de leurs produits. La pression publique et la prise de conscience accrue du problème a déjà incité plusieurs producteurs à renoncer à huile de palme.
  4. Signer des pétitions et interpeler les politiques : les pétitions en ligne permettent de faire pression sur les politiques responsables des importations d’huile de palme. Avez-vous déjà signé toutes les pétitions de Sauvons la forêt ?
  5. Se faire entendre : les manifestations et autres actions collectives permettent d’atteindre le public et les médias. Ainsi s’accroît la pression sur les décideurs politiques.
  6. Renoncer à la voiture : il est très facile de réaliser la plupart de nos trajets à pied, à vélo ou avec les transports en commun.
  7. Savoir et faire savoir : les milieux économiques et politiques veulent nous faire croire que les biocarburants sont bons pour le climat ou qu’il est possible de produire de l’huile de palme de manière durable. Sauvonslaforet.org informe sur les conséquences de la culture industrielle de l’huile de palme.

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Votre signature peut aider à protéger les forêts tropicales ! Nos pétitions en ligne combattent les projets destructeurs et désignent les responsables par leur nom. Ensemble, nous sommes plus fort !

Un groupe d’autochtones proteste dans une rue de la ville de Belém. Ils portent une bannière portant l’inscription : « Les peuples Tembé et Quilombola de la vallée de l’Acará crient. BBF nous tue. BBF hors de notre territoire » Les indigènes du peuple Tembé manifestent à Belém contre la violence et l’accaparement des terres par la compagnie d’huile de palme Brasil Biofuels / BBF (© Movemento IRQ)

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« Ils exportent notre sang » : SOS des autochtones face à l’industrie de l’huile de palme au Brésil

À l’est de l’Amazonie brésilienne, les populations locales accusent les producteurs d’huile de palme de s’être appropriés de grandes surfaces de terres pour leurs plantations. Elles demandent aux autorités nationales la restitution de leurs terres ancestrales et la protection contre les violences graves et récurrentes. Soutenons-les !

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À : Président, Ministère des Peuples autochtones, Fondation nationale pour l’Indien (FUNAI), Institut national de la colonisation et de la réforme agraire (INCRA) et Conseil national des droits de l'homme de la République fédérative du Brésil

“L’État brésilien doit assumer ses obligations constitutionnelles envers les autochtones, dont la reconnaissance de leurs droits fonciers et la sécurité.”

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