Alerte au barrage : aidons les indiens Ngöbe

Grenouille bleue tachetée de noir sur une feuille dendrobates auratus de forme bleue (© Oscar Sogandares)
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La forêt tropicale des Ngöbe-Buglé au Panama est un paradis naturel pour les amphibiens et les reptiles, dont la dendrobates auratus de forme bleue. Cette zone est menacée par un projet de barrage financé par trois banques internationales de développement. Exhortons les à ne pas financer ce projet destructeur.

Mises à jour Appel

La forêt tropicale de la réserve indigène Ngöbe-Buglé au Panama est le foyer d'une biodiversité exceptionnelle. Les montagnes pluvieuses de Tabasará, sont un paradis pour les amphibiens et les reptiles. Certaines espèces menacées ne vivent que dans cette région de monde.

L'une d'entre elles est la dendrobates auratus de forme bleue comme l'explique Oscar Sogandares de Chiriqui Natural au Panama. Cette espèce incroyable et magnifique qui vit sur les berges du fleuve dans la forêt pourrait disparaitre, engloutie dans le lac du barrage projeté.

Répression violentes contre les protestations indigènes

Le gouvernement du Panama a reconnu officiellement cette région comme territoire indigène. Toutefois, les Ngöbe-Buglé n'ont jamais donné leur approbation pour le projet de barrage. Leurs protestations ont été brutalement réprimées en février dernier. Au moins deux manifestants furent tués, plus d'une centaine blessés, arrêtés et humiliés.

Les coûts pour la construction du barrage hydroélectrique de Barro Blanco sont estimés à presque 100 millions d'euros. Sur cette somme, 20 millions d'euros ont été alloués par des banques publiques de développement : la DEG (Allemagne), la FMO (Pays-Bas) et la BCIE (Amérique centrale).

Populations autochtones et militants écologistes demandent à la DEG de ne pas allouer de fonds pour ce projet de barrage en plein cœur de la forêt tropicale.

Suite

Veuillez écrire à la banque DEG pour réclamer la préservation de ce paradis naturel et ses dendrobates auratus de forme bleue.

Contexte

L'opérateur du projet et le gouvernement du président Martinelli veulent à tout prix voir le barrage se réaliser. Il est déjà prévu la construction de 60 centrales hydroélectriques supplémentaires au Panama. Selon des documents récemment divulgués, on retrouve comme actionnaires dans nombre de ces projets de barrages des membres de la famille du président Martinelli.  

Un autre barrage doit être construit en aval du fleuve Tabarasá. La majorité de ce cours d'eau serait engloutie. Selon le ministre de l'intérieur Jorge Ricardo Fabrega des contrats pour cet autre barrage (Tabarasá I) ont aussi déjà été signés. Les berges du fleuve appartenant au domaine public, plus précisément à l'État, ce dernier peut décider de l'inonder explique l' « étude » d'impact environnemental de Barro Blanco. 

Barro Blanco est situé à la limite sud des territoires autonomes Ngöbe-Buglé. Sur le tronçon du Tabarasá devant être englouti vivent 5.000 indigènes dont l'approvisionnement en eau et l'agriculture dépendent quasi-exclusivement du fleuve et de ses berges fertiles. L'étude Dire Straits (voir liens) approfondit cette question. 

Plus au nord, sur le fleuve Changuinola, les populations autochtones ont fait la douloureuse expérience des impacts d'un barrage hydroélectrique sur leur environnement. Elles ont pu aussi voir ce qu'il en était réellement des promesses de l'entreprise et du gouvernement. Les terres et les huttes des indigènes ont tout simplement été submergées. Les habitants ont du fuir dans l'urgence une eau qui ne cessait de monter à vive allure, se réfugiant dans les hauteurs de la forêt tropicale. Ils n'ont perçu aucune assistance ou indemnisation de la part de l'État.   

 

Banques de développement concernées

DEG : Deutsche Investitions- und Entwicklungsgesellschaft GmbH 

FMO : Financieringsmaatschappij voor Ontwikkelingslanden N.V.

BCIE : Banco Centroamericano de Integración Economic


Informations supplémentaires

 

•  Documentaire TV en anglais (25 min.) sur le barrage Barro Blanco diffusé par Al Jazeera 
•  Étude de Counter Balance  Dire Straits, EIB investments in Panama and their impacts on indigenous communities workers and the environment
•  Article du Journal des alternatives  Panama : Violentes protestations des indigènes Ngöbe-Buglé
•  Article du site Minorités et Droits de l'Homme  Danger pour les terres ancestrales Ngöbe du Panama
•  Article du Monde  Ces grands barrages hydroélectriques controversés
•  Publication du Haut-Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU   Panamá / Pueblos indígenas: experto de la ONU llama al diálogo en un clima de creciente tensión social
• Dendrobates auratus sur la liste rouge des espèces menacées de l'IUCN  Dendrobates auratus

Lettre

DEG - Deutsche Investitions-und Entwicklungsgesellschaft GmbH
Kämmergasse 22, D-50676 Köln
Tel.: +49 221 4986-0, Fax +49 221 4986-1290
info@deginvest.de


Madame, Monsieur,

Les banques de développement DEG (Allemagne), FMO (Pays-Bas) et BCIE (Amérique centrale) financent à hauteur de presque 20 millions d'euros le projet de barrage hydroélectrique Barro Blanco au Panama.

Pour la production de 29 mégawatts d'électricité, un barrage de 55 mètres de haut doit être construit sur le fleuve Tabasará, retenant l'eau sur plusieurs kilomètres et submergeant une surface de 2,6 kilomètres carrés de forêts pluviales et de terres agricoles.

Les habitants, en premier lieu les indigènes Ngöbe-Buglé, luttent contre la réalisation d'une centrale hydroélectrique sur leurs terres depuis des décennies. Maintes et maintes fois, la construction du barrage Barro Blanco n'a pu se faire à cause de la résistance de la population.

Mais dorénavant, la police militaire réprime les protestations par la violence. Au moins deux manifestants tués, de nombreuses disparitions et des dizaines de personnes arrêtées ou blessées, tel est le sinistre bilan d'une opération de police au mois de février.

La DEG s'appuie sur des études d'impact environnemental et social, des contrats signés et les lois du Panama. La violence et les coups de feu tirés sur des manifestants autochtones luttant pour leur survie ne sont pas compatibles avec les droits humains fondamentaux.

Les études évoquées sont très superficielles, pleines d'inexactitudes et d'erreurs. Par exemple, il y est écrit que les espèces menacées peuvent migrer vers d'autres cieux. Ou bien la dendrobates auratus de forme bleue, espèce en voie d'extinction, n'y est même pas mentionnée. Par ailleurs, des contrats supplémentaires ont déjà été signés pour d'autres nouveaux barrages en aval du fleuve.

Ces problèmes sont bien documentés et résumés dans le documentaire télévisé : « Panama: Village of the damned » . URL: http://www.aljazeera.com/programmes/peopleandpower/2012/03/20123208464402131.html

Par son implication dans le projet de Barro Blanco, la DEG compromet également plusieurs années de coopération au développement fructueuses avec les Ngöbe-Buglé. Par conséquent, la banque devrait sans délai se retirer du projet de barrage hydroélectrique Barro Blanco et s'abstenir de tout soutien financier.

Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes respectueuses salutations.

La forêt tropicale en 5 minutes

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Les arbres géants sont abattus pour l’industrie du bois et des meubles, ou pour faire place à des plantations immenses de palmiers à huile, de canne à sucre et de soja. Le poumon vert de la Terre disparait aussi à cause des mones d’or et de cuivre, de l’extraction de pétrole et des barrages électriques. Les conséquences sont dévastatrices :

•   Environ la moitié des espèces animales et végétales vivent dans les forêts tropicales. Orang-outans, tigres et toucans ont besoin de la forêt pour survivre. A cause de la déforestation, 150 espèces disparaissent chaque jour. 
•   60 millions d’autochtones vivent dans et de la forêt pluviale. Ils utilisent ses ressources sans la détruire. Mais ils sont de plus en plus souvent expulsés et menacés. 
•   Les forêts pluviales sont essentielles pour la stabilité du climat et la conservation des sols. Leur destruction aboutit à encore plus d’émissions de CO2 dans l’atmosphère, d’inondations et de glissements de terrains.

Telle est la réalité. Nous ne pourrons préserver les dernières forêts tropicales qu’avec votre aide !

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