Empêchons l'extinction du cacatoès des Philippines

Un cacatoès des Philippines fait sa toilette sur une branche. Ses plumes sont blanches à l'exception de la face intérieure de sa queue qui est rougeIl en va de la survie du cacatoès des Philippines
66 716 signatures

Le cacatoès des Philippines est en danger d'extinction. Le plus grand groupe de ces 1.000 oiseaux magnifiques restant en liberté vit entre la petite île corallienne de Rasa et la toute proche Palawan. C'est précisément là que doit être édifiée une centrale à charbon. Demandons aux autorités des Philippines le retrait du projet

Appel

M. Abraham Kahlil Mitra, Gouverneur de la Province de Palawan et Président du Conseil pour le développement durable de Palawan. Copie à l'UNESCO

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Un groupe de cacatoès des Philippines traverse en hurlant le mince détroit séparant la petite île corallienne de Rasa et l'immense Palawan. Les oiseaux rejoignent leur aire d'alimentation, l'île de Rasa ne suffisant pas à les nourrir. Cette route vitale pourrait pourtant bientôt disparaitre si le projet de centrale thermique au charbon de l'entreprise DMCI Power Corporation venait à être réalisé précisément à cet endroit sur la côte de Palawan.

Les défenseurs des animaux et de l'environnement philippins s'élèvent contre ce projet : « Les décideurs politiques tentent de donner une image verte à Palawan, de promouvoir l'île comme la dernière frontière écologique des Philippines. Pourtant, approuver une centrale à charbon dans une zone très sensible qui met en péril la survie d'une espèce entière est une contradiction grossière de ces efforts » explique Peter Widmann de la Fondation Katala. Car la décision du Conseil pour le développement durable de Palawan n'a pris en compte ni les études d'impact environnemental disponibles ni la volonté de la municipalité de Barangay Panacan.

Les oiseaux magnifiques qui il y a encore 30 ans peuplaient toutes les Philippines ont brutalement perdu leur habitat à cause de l'exploitation forestière, de l'agriculture et de l'activité minière. Quand les nids ne sont pas surveillés, les jeunes oiseaux sont dérobés par des braconniers qui les vendent comme animaux de décoration. 

Le cacatoès des Philippines, dont le nombre à vivre en liberté est estimé à 1.000, est classé comme espèce « en danger critique d'extinction » sur la liste rouge de l'UICN. Avec 260 individus, l'île de Rasa accueille leur plus grande population à l'état sauvage. 

Mobilisons-nous contre la centrale à charbon, menace fatale pesant sur le cacatoès des Philippines


Contexte

 

Les cacatoès des Philippines (Cacatua haematuropygia) se nourrissent des semences des arbres des forêts humides et des mangroves. Ils sont également friands de fruits, fleurs, bourgeons et nectars. L'espèce est protégée par la loi philippine (Wildlife Resources Conservation and Protection Act - RA 9147) et son commerce est interdit par la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction) depuis 1992. L'île de Rasa (Rasa Island) a le statut de réserve naturelle protégée et fait partie de la Réserve de biosphère de Palawan de l'UNESCO.

La Fondation Katala (Katala Foudation) est engagée pour la protection du cacatoès des Philippines et de son habitat. Il ne restait plus que 23 oiseaux sur l'île de Rasa en 1998 lorsque l'organisation a lancé son projet de protection dans le département de Nara à Palawan sur une zone de 8 kilomètres carrés. Le travail accompli depuis 15 ans est un succès puisqu'avec un effectif de 260 individus le nombre d'oiseaux a plus que décuplé pendant cette période.

La nature est mise à rude épreuve dans d'autres régions des Philippines. Depuis plusieurs années, le pays connait un taux de déforestation élevé (2%). Un tiers de ses forêts ont ainsi été défrichées entre 1990 et 2005. Aujourd'hui, les forêts ne couvrent plus qu'un quart des Philippines et les forêts primaires intactes représentent seulement 2,8 % du territoire.

L'exploitant de la centrale thermique projetée est la DMCI Power Corporation, une entreprise appartenant à la holding industrielle DMCI. Cette dernière exploite également la dangereuse mine de charbon à ciel ouvert de Semirara qui doit fournir en combustible la future centrale. En février, la mine a été le théâtre de plusieurs glissements de terrain qui ont coûté la vie à au moins cinq mineurs. 

L'emplacement de la centrale n'est pas le seul problème. Le charbon extrait dans la mine de Semirara est de mauvaise qualité et provoque une forte pollution. Ainsi, en plus des mesures d'efficience énergétique et d'économie d'énergie, il est indispensable de choisir une production d'énergie décentralisée et respectueuse de l'environnement. 

 

Informations supplémentaires

• Article de l'UNESCO  Philippines : l'aiguilleur de Palawan
• Présentation de l'UNESCO  The Palawan Biosphere Reserve
• Site internet de la Fondation Katala  Learn about the Philippine cockatoo
• Communiqué de presse de la Fondation Katala  Palawan council for sustainable development endorses coal-fired power plant in last Philippine cockatoo stronghold
• Le cacatoès des Philippines sur la liste rouge de l'UICN  Cacatua haematuropygia
• Le cacatoès des Philippines à la CITES  Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora

 

Destinataires de la pétition

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement son destinataire :

M. Abraham Kahlil Mitra, Gouverneur de la Province de Palawan et Président du Conseil pour le développement durable de Palawan

Provincial Administrators Office 
3rd Floor Ramon V. Mitra jr. Bldg, 
Capitol Complex
Puerto Princesa City, 
PALAWAN 5300
Tel: +63.48.433.2777

Email: padmin@palawan.gov.ph

Palawan Council for Sustainable Development
PCSD Building, Sports Complex Road
Sta. Monica Heights,
P.P. Box Number 45 
5300 Puerto Princesa City
Province de Palawan / PHILIPPINES
Tel: +63 (48) 433 55 05
Fax: +63 (48) 434 42 34

Email: oed@pcsd.ph

 

Vous pouvez aussi contacter l'UNESCO concernant la Réserve de biosphère de Palawan :

UNESCO Division des sciences écologiques et de la terre 
1, rue Miollis 
75732 Paris Cedex 15
Tel : 01 45 68 40 67 
Fax : 01 45 68 58 04 

E-mail : mab@unesco.org 

 

Lettre

M. Abraham Kahlil Mitra, Gouverneur de la Province de Palawan et Président du Conseil pour le développement durable de Palawan. Copie à l'UNESCO

Monsieur le Gouverneur,

Je suis profondément préoccupé par la décision du Conseil pour le développement durable de Palawan de délivrer à l'entreprise DMCI Power Corporation une autorisation pour la construction et l'exploitation d'une centrale thermique au charbon de 15 mégawatt.

Cette décision a été prise à l'encontre des recommandations de son propre personnel technique, notamment en ce qui concerne la relocalisation du site. Le projet n'a pas non plus été approuvé par la municipalité concernée.

Le site proposé est le dernier refuge des cacatoès des Philippines, une espèce en danger critique d'extinction pour laquelle la Province de Palawan porte une responsabilité particulière. La centrale perturberait la route aérienne que les cacatoès empruntent dans leur recherche de nourriture, entrainant famine et baisse de leur population. Cela ne ferait que pousser une espèce gravement menacée encore un peu plus vers l'extinction.

Édifiée à proximité de la Réserve naturelle de Rasa Island et de zones habitées, la centrale aurait assurément des conséquences irréversibles sur la santé de la population locale ainsi que pour les écosystèmes marins et terrestres en raison de ses polluants chimiques et thermiques.

Je suis fermement convaincu(e) de l'inopportunité de ce projet pour Palawan, une province qui doit son nombre croissant de touristes locaux et étrangers à sa réputation d'être la dernière frontière écologique des Philippines.

Pour ces raisons je demande au Conseil pour le développement durable de Palawan de retirer l'autorisation pour le projet évoqué.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Gouverneur, l’expression de ma considération la plus distinguée.

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