Nouvelle campagne de greenwashing du projet minier Montagne d’Or...

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2 sept. 2021

“Le projet Montagne d’Or ne se fera pas” avait annoncé le Président de la République en juin 2019, et pourtant, la compagnie minière vient de publier un communiqué de presse annonçant le contraire. A la veille de l’ouverture de l’IUCN, Oréa Mining (ex Columbus Gold), société actionnaire du consortium Montagne d’or annonce une nouvelle mouture du projet minier industriel entièrement greenwashé.


Communiqué de presse - Cayenne, le 2 septembre 2021

Nouvelle campagne de greenwashing du projet minier Montagne d’Or à quelques heures de l’ouverture du Congrès mondial de la nature. Qu’en dîtes-vous Monsieur Macron ?

“Le projet Montagne d’Or ne se fera pas” avait annoncé le Président de la République en juin 2019, et pourtant, la compagnie minière vient de publier un communiqué de presse annonçant le contraire. A la veille de l’ouverture du Congrès Mondial de la Nature (UICN), Oréa Mining (ex Columbus Gold), société actionnaire du consortium Montagne d’or annonce une nouvelle mouture du projet minier industriel entièrement greenwashé.

Depuis la clôture du débat public en juillet 2018 et ses déboires politiques, la compagnie minière avait continué à publier de nombreux communiqués de presse et multiplié les recours en justice pour maintenir son emprise sur la concession minière dont elle est détentrice. Le collectif Or de question avait dénoncé les manœuvres du gouvernement Français qui au lieu de se défendre, avait préféré le jeu de la chaise vide, permettant ainsi à la société d’obtenir le renouvellement de son titre.

“Projet basée sur les Meilleures Techniques Disponibles (« MTD »)”, “centrale électrique hybride”, “digues à stériles […] construites séquentiellement et surélevées en 4 phases”, le nouveau projet du consortium russo-canadien adopte tous les codes de la start-up nation pour se refaire une image.

Montagne d’Or annonce donc une “réduction de 32 % de l’empreinte en surface”, sans pour autant donner les chiffres de cette surface. S’agit-il des 1.513 hectares de surface déboisée ? Il resterait alors plus de 1.000 hectares de forêt qui tomberait sous le coup des tronçonneuses ? Le nouveau projet annonce également une baisse de “44% de forêt mature impactée”, sur les 575 hectares initiaux, soit toujours 322 hectares qui seraient détruits, un préjudice énorme pour les 2.000 espèces inventoriées sur le site, donc 127 sont protégées.

La compagnie annonce également “une réduction de 80 % de l’équivalent total estimé en C02 émissions”, grâce à la construction d’une centrale électrique hybride. Mais comment ce calcul du bilan carbone pourrait-il comprendre également le transport des 1.100 allers-retours de méga camions nécessaires au fonctionnement du site et qui roulent au fioul ?

Quand on sait que EDF PEI n’arrive pas à proposer une production d’énergie sans fioul (voir la récente débâcle du projet de centrale Larivot), on se demande comment la multinationale minière aurait soudain trouver une solution miracle. Combien d’hectares de forêt faudrait-il encore détruire pour poser ces panneaux photovoltaïques ? Des dizaines, des centaines ?

Bref, ne nous y trompons pas, il s’agit bien là d’une opération de communication de Oréa Mining en vue de rassurer ses partenaires. Mais question timing, la multinationale minière a fait un bien mauvais calcul. Alors que le Congrès Mondial de la Nature ouvre officiellement ses portes demain à Marseille, en présence de M. Macron, le collectif Or de Question presse le Président de la République, à prendre une position claire sur cette annonce et à donner des gages sur l’abandon définitif du projet.

En effet, que penser de l’adoption de nouvelles normes environnementales dans le code minier, annoncées en grande pompe par gouvernement et la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili dans la loi Climat ? Feront-elles obstacle au projet ou est-ce encore de la poudre aux yeux ?

Pour le collectif Or de Question, la crise climatique et l’extinction massive de la biodiversité à laquelle nous faisons face doit nous imposer des choix de société. Nous n’avons pas besoin de cet or, aujourd’hui, les besoins essentiels en or dans le domaine de la dentisterie et des technologies représentent uniquement 6% de la consommation d’or mondial, besoins que nous pourrions couvrir grâce au recyclage. En revanche, protéger la forêt amazonienne de Guyane est un besoin vital pour les générations actuelles et futures. Face au gouvernement de Jair Bolsonaro et aux multinationales prédatrices qui anéantissent chaque jour un peu plus la forêt amazonienne, la France doit être exemplaire, qui plus est durant le Congrès de la Nature, au risque de se décrédibiliser.

En début d’année la justice a déjà reconnu la carence fautive du gouvernement Français dans la lutte contre le dérèglement climatique, il est temps de changer de cap, nous ne pouvons pas accepter ce nouveau projet qui vient détruire la forêt amazonienne, notre meilleur atout et notre héritage commun.

Le collectif Or de Question demande, à nouveau, la fin définitive de l’industrie minière en Guyane française.

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