Bolsonaro devrait être poursuivi pour génocide

Davi Kopenawa, le leader du peuple Yanomami, regarde le logo de l’ONU Davi Kopenawa, porte-parole du peuple Yanomami, s’est rendu auprès de la Commission des droits de l’homme de l’ONU (© Alejandro Zambrana/Sesai - CC BY-NC 2.0 - Collage RdR)

28 avr. 2020

Des avocats et militants des droits de l’homme brésiliens se sont rendus à l’ONU afin de dénoncer la situation catastrophique des peuples indigènes du Brésil et les graves violations des droits de l’homme commises par le gouvernement du président Jair Bolsonaro. En novembre, ils avaient interpellé la Cour pénale internationale.

« Mon peuple a le droit de vivre en paix et en bonne santé sur ses propres terres. Nous sommes chez nous dans la forêt tropicale », a déclaré Davi Kopenawa devant  la Commission des droits de l’homme le 1er mars.

Le porte-parole des Yanomami, accompagné des avocats des organisations brésiliennes Comissão Arns, Instituto Socioambiental et Conectas, s’est rendu auprès de l’ONU à Genève afin de dénoncer la situation catastrophique des peuples indigènes du Brésil et les graves violations des droits de l’homme commises par le gouvernement du président Jair Bolsonaro.

« Nous ne laisserons pas les Blancs détruire notre forêt tropicale car le monde entier en pâtirait. Nous ne la protégeons pas seulement pour les Yanonami et les peuples isolés qui y vivent, mais pour tout le monde », a également affirmé Davi Kopenawa.

Le collectif brésilien des avocats des droits de l’homme (CADHu) et la Comissão Arns avaient déjà remis un rapport de 71 pages à la Cour pénale internationale de La Haye le 27 novembre 2019.

Ils exhortent la procureure de la Cour pénale, Madame Fatou Bensouda, de poursuivre et d’inculper le président Bolsonaro pour incitation au génocide et attaques systématiques contre les peuples indigènes.

« Nous avons pris cette mesure drastique contre notre propre président car le Brésil se trouve dans une situation critique. Les droits de nos peuples doivent être protégés », explique José Carlos Dias, ancien ministre de la justice brésilien.

Sous le couvert du développement de l’Amazonie, le gouvernement de Bolsonaro inciterait aux attaques contre les peuples indigènes et leurs terres. Derrière les mauvais traitements et le mépris des droits de près d’un million d’autochtones brésiliens se cacherait un plan préétabli.

L’objectif déclaré de Bolsonaro serait d’exploiter les zones protégées des indigènes et de laisser compagnies minières, entreprises forestières et industries du soja, de l’élevage de bétail et de la canne à sucre s’adonner au pillage de leurs territoires et forêts.

Les organisations Angels of Liberty Institute de Rio de Janeiro et Associação Brasileira de Juristas pela Democracia (ABJD) de São Paulo ont adressé des demandes similaires à la Cour pénale internationale, respectivement en août 2019 et le 3 avril 2020. La dernière en date accuse Bolsonaro de génocide en raison de son inaction face à la propagation du coronavirus.

Human Rights Watch reproche à Bolsonaro de saboter les efforts réalisés pour contrôler le coronavirus. Il aurait non seulement incité à ignorer certaines mesures comme la distanciation sociale mais diffuserait également des informations mensongères sur la pandémie.


Informations supplémentaires

• Paris Match  Amazonie : la dernière bataille des Yanomami
• Geo  Brésil : le coronavirus fait une première victime dans la tribu amazonienne des Yanomami
• France 24  Covid-19, le fléau de trop pour les peuples indigènes au Brésil
• Le Monde  Au Brésil, le territoire des indiens Yanomami mis en péril par l’explosion de l’orpaillage


Vidéo : Dans la forêt amazonienne, les Indiens Yanomami victimes de la ruée vers l’or

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