Héritage de Bolsonaro : les territoires autochtones toujours menacés en Amazonie

Exploitation minière illégale en Amazonie brésilienne Exploitation aurifère illégale sur le territoire des indigènes Munduruku en Amazonie brésilienne (© Ibama) Carte de l’Amazonie brésilienne (vert clair) et des territoires indigènes du Brésil (vert foncé) Carte des territoires indigènes (vert foncé) en Amazonie brésilienne (© RdR)

Ouvrir un quart de la forêt amazonienne aux projets de barrages et de mines au Brésil : c’était ce que voulait permettre le président Bolsonaro avec son projet de loi PL 191/2020. Si Bolsonaro a perdu son mandat, son funeste dessein pourrait toujours se réaliser... Aidons les autochtones à défendre leurs territoires !

Mises à jour Appel

Au Parlement brésilien (Chambre des députés et Sénat fédéral), au gouvernement brésilien et aux autres autorités compétentes

“Non à l’exploitation minière et aux barrages hydroélectriques dans les territoires indigènes ! Rejetez le projet de loi PL 191/2020”

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Le projet de loi PL 191/2020, présenté au Congrès national du Brésil sous le gouvernement de l’ancien président Jair Bolsonaro, menace au total 1,17 million de km² de territoires indigènes reconnus et délimités par l’État. Son objectif est d’ouvrir des zones immenses de la forêt amazonienne aux projets miniers et hydroélectriques.

Les communautés indigènes, réunis au sein de l’APIB, s’opposent avec force à cette loi, qu’ellent estiment anticonstitutionnelle et violant clairement les droits des populations autochtones.

Le 9 mars 2022, le Parlement brésilien a considéré la proposition de loi comme particulièrement urgente.

L’ancien président Bolsonaro justifiait alors son projet de loi par la guerre en Ukraine, le risque de pénurie d’engrais russes, de potassium plus précisément, qui aurait pu mettre en péril la culture du soja, de la canne à sucre ou du café dans le pays.

Selon les organisations brésiliennes, ce n’était qu’un prétexte et un mensonge, puisqu’il n’y a pas de réserves significatives de potassium en Amazonie. En fait, Bolsonaro voulait surtout permettre l’exploitation économique des territoires indigènes en légalisant l’orpaillage et les exploitations illégales de bauxite, de terres rares et d’autres minerais.

 

20 000 orpailleurs illégaux ont déjà envahi les terres du peuple Yanomami et 442 mines d’or ont été recensées sur le territoire Munduruku. Ils détruisent les écosystèmes et empoisonnent les rivières avec du mercure, apportent avec eux alcool, drogue, prostitution, maladies et criminalité.

Les territoires indigènes sont d’une importance capitale pour l’Homme et pour la nature : les forêts tropicales où vivent les Autochtones sont mieux préservées que les aires protégées gérées par l’État. Ils défendent leurs forêts contre les entreprises forestières, minières et agricoles.

Soutenez l’appel des peuples autochtones du Brésil !

Lettre

Au Parlement brésilien (Chambre des députés et Sénat fédéral), au gouvernement brésilien et aux autres autorités compétentes

Madame, Monsieur,

nous déclarons notre solidarité aux communautés indigènes du Brésil et soutenons l’analyse et les revendications de l’APIB*, selon lesquelles le projet de loi PL 191/2020 est anticonstitutionnel, tant sur la forme que sur le fond.

Il viole le droit à la consultation et au consentement préalable, libre et éclairé des peuples autochtones. Il est également contraire à l’interprétation constitutionnelle de l’article 231 de la Constitution fédérale brésilienne de 1988.

Le projet de loi n’a aucune base juridique, car il porte atteinte de manière flagrante à la dignité des peuples indigènes. Il vise à autoriser, de manière inconstitutionnelle et mal avisée dans le temps, des activités minières dans les territoires indigènes du pays, mettant ainsi en danger la vie des Autochtones, y compris celle des peuples isolés.

Nous vous demandons donc de rejeter le projet de loi PL 191/2020.

Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de notre haute considération.


*  Articulação dos Povos Indígenas do Brasil  / Articulation des Peuples Autochtones du Brésil  - https://apiboficial.org/2022/03/18/nota-tecnica-sobre-o-pl-1912020/ et https://apiboficial.org/files/2022/03/NOTA-DA-APIB-PL-191.docx.pdf

L'accaparement des terres en 5 minutes

Avec la flambée du prix des aliments due à la crise économique mondiale et la promotion intensive du développement des agrocarburants depuis 2007, les surfaces agricoles d’Asie du Sud-Est, d’Amérique du Sud et surtout d’Afrique sont redevenues intéressantes pour le marché financier international. 

Fin 2011, douze millions de personnes étaient menacées de famine en Afrique de l’Est. Pendant ce temps, des investisseurs étrangers cultivaient des légumes destinés à l’Arabie Saoudite dans des serres modernes en Éthiopie et produisaient des roses et des haricots verts pour l’Europe au Kenya. 

Actuellement, 203 millions d’hectares de terres accaparées sont concernés par ces investissements douteux dans le monde. Ceci correspond à une surface de la taille du Brésil. Cette évolution est une catastrophe non seulement pour la population locale mais aussi pour les forêts tropicales. En effet, un quart de ces spoliations a lieu dans des régions boisées.

Plus d’informations

Reportage radio : Vivre de la terre. S’approprier la terre : du libéralisme au néocolonialisme

Mises à jour Footnotes

1,17 million de km²Cela représente plus de deux fois la superficie de la France métropolitaine, qui est de 543 940 km²


APIB

APIB : Articulation des Peuples Autochtones du Brésil

Présentation de la structure (en français)

Déclaration de l’APIB sur le projet de loi PL 191/2020 (en portugais)


Cette pétition est également disponible en :

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