Y aura-t-il de l'huile de palme à Port la Nouvelle ?

Communiqué du collectif NO PALME, dont fait partie Sauvons la forêt, sur le projet d'usine d'huile de palme à Port-la-Nouvelle (Aude)


L'huile de palme : la catastrophe dans les pays du Sud

Bien que les citoyens ne disposent de la part du conseil régional Languedoc-Roussillon d'aucune information, nous savons, grâce à quelques gaffes, fuites, rumeurs et informations de la presse régionale qu'un projet de grande ampleur pour l'installation d'une usine d'huile de palme à Port la Nouvelle se confirme de jours en jours avec pour acteur principal une grande multinationale de ce secteur agricole, SIME Darby.

Ce projet a tout lieu de nous inquiéter pour plusieurs raisons.

Cette huile de palme proviendra dans un premier temps d'Indonésie et de Malaisie où Sime Darby possède d'immenses plantations qui ont causé une déforestation massive sur des forêts primaires et dans un second temps des 180 000 hectares plantés par cette société au Libéria. Ces mono-cultures de palmiers ne participent nullement à l'alimentation locale puisque la totalité de la production est exportée essentiellement vers les pays occidentaux et en Europe particulièrement.

Et loin d'être une opération marginale elles participent à un grand mouvement d'accaparement des terres dans les pays pauvres qui représente plus de 50 millions d'hectares fertiles (la surface totale de la France). Cette explosion de l'huile de palme a une raison très simple : les rendements sont 10 fois plus importants à l'hectare que pour nos huiles locales et les bénéfices suivent. L'huile de palme a deux finalités. Elle est surtout alimentaire aujourd'hui (difficile de trouver un biscuit sans huile de palme) et va devenir agro-carburant demain avec l'exigence de l'Union Européenne d'incorporer 10 % d'énergie renouvelable dans les carburants d'ici 2020. Du même coup, la France jadis exportatrice nette en oléagineux, devient fortement importatrice mettant son secteur agricole en crise. 

Mais l'importation d'huile de palme sur ce port languedocien posera aussi des problèmes localement.

Plus localement encore, l'implantation d'une usine d'huile de palme à PLN doit se faire dans la zone d'extension du port, zone qui se rapproche dangereusement d'une zone naturelle remarquable,  extrêmement riche en biodiversité animale et végétale, lieu de mélange des eaux douces et salées, zone de nidification et étape pour les oiseaux migrateurs.

Le collectif n'est pas opposé à l'extension du port, mais cette zone ne doit accueillir que des usines moins dangereuses et moins polluantes que celles qui y sont déjà, tout de même 4 usines SEVESO seuil haut, car il ne faut pas ajouter du danger au danger. Rappelons en juillet dernier l'explosion en plein milieu de la nuit et l'incendie qui, par chance et réaction rapide des pompiers, ne s'est pas propagé aux stockages d'hydrocarbures et encore récemment, les 3500 tonnes de ciment déversées accidentellement. L'usine prévue est une usine d'huile et l'huile, cela brûle très bien.

La question de l'extension du port doit être posé dans ce contexte, entre préservation des milieux naturels et non aggravation des dangers industriels et pas à la recherche de n'importe quelle usine qui fournit toujours moins d'emplois qu'annoncés.

Et si on tentait une autre politique régionale pour l'agriculture?

Les avantages concédés par la région ne devraient ils pas s'orienter vers d'autres activités plus écologiques, plus socialement utiles ? ne faudrait il pas mieux aider la pêche artisanale, la conchyliculture , le transport maritime de proximité, la production de fruits et légumes sur les milliers d'hectares de vignes arrachées et en friche dans notre région ?

le Languedoc Roussillon jadis quasiment autonome en toutes productions alimentaires ne produit plus que la moitié de ses besoins en céréales, à peine un quart de ses besoins en protéagineux, un huitième de ses besoins en lait, un sixième de ses besoins en oeufs ! et parallèlement la région a perdu plus de 12000 emplois dans le seul secteur agricole depuis l'an 2000 !

Pour évaluer les impacts de ce projet et surtout pour proposer un autre type de développement, un collectif s'est constitué sous l'acronyme de circonstance NO PALME qui signifie : Nouvelles Orientations Pour des Alternatives Locales et Méditerranéennes.

En sont membres des citoyens indépendants ainsi que ATTAC, les Amis de la Terre, ECCLA (Ecologie du Carcassonnais, des Corbières et du Littoral Audois), les écologistes de la Narbonnaise, Nature et Progrès, la Ligue de Protection des Oiseaux de l' Aude, Sauvons la forêt, Païs Nostre, la Confédération Paysanne, la prudhomie des pêcheurs de Port la Nouvelle, les Objecteurs de Croissance, EE Les Verts, le Parti de Gauche le PCF .

Contact presse 

nopalme@netoyens.info, Alain VIARD 04.68.45.70.93 / 06.22.40.23.42, Laurence SUDRES 06.86.01.60.93, Albert CORMARY 04.68.48.27.53 / 06.76.05.00.10 et Pascal PAVIE 06.87.87.79.32

 

Liens: pétition en ligne , réunion publique vendredi 27 mai 2011

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