Stop à l’huile de palme dans les îles du lac Victoria !
Les cultures industrielles d’huile de palme détruiront-elles une nouvelle île du lac Victoria ? À Buvuma, le gouvernement ougandais a octroyé 10 000 hectares de forêts à des investisseurs étrangers. Mais les habitants se défendent pour protéger la nature et ses précieuses ressources. Soutenez-les par votre signature !
AppelÀ Rebecca Alitwala Kadaga, Présidente du Parlement d’Ouganda
“Empêchez la déforestation des îles Bugala et Buvuma sur le lac Victoria ! L’Ouganda devrait privilégier ses forêts plutôt que les investisseurs d’huile de palme”
Les investisseurs veulent établir 10 000 hectares de plantations industrielles de palmiers à huile là où poussent les forêts de l’île Buvuma, sur le lac Victoria. Les défenseurs de l’environnement ougandais tirent la sonnette d’alarme : « des espèces animales, comme les singes colobe, pourraient s’éteindre à cause de la destruction de leur habitat par la déforestation » prévient Joan Akiiza de l’organisation National Association of Professional Environmentalists (NAPE). La biodiversité est déjà en déclin dans cette région. De nombreuses espèces d’oiseaux ont déjà disparu.
Les producteurs d’huile de palme ont découvert cette région il y a une quinzaine d’années. Sur l’île Bugala, les industriels ont déjà détruit 8 500 hectares de forêts ainsi que les moyens de subsistances de nombreuses familles. « Les terres ont été volées à leurs occupants et les forêts ont été rasées pour les plantations de palmiers à huile, ce qui a causé d’importantes perturbation écologiques sur cette île » précise Joan Akiiza.
Les habitants de l’île Buvuma craignent à leur tour la spoliation de leurs terres et la violation de leurs droits humains. Dans une lettre à Rebecca Alitwala Kadaga, Présidente du parlement ougandais, les autochtones écrivent : « l’accaparement des terres et les monocultures détruisent notre agriculture et menacent notre approvisionnement alimentaire ».
Les habitants des îles Victoria ont besoin de notre soutien ! Demandons au gouvernement d’Ouganda de protéger les forêts menacées de l’île Buvuma, et de faire cesser la déforestation sur l’île Bugala.
ContexteLe groupe agroalimentaire Bidco développe son activité dans la région du lac Victoria. Cette société entretien des liens économiques étroits avec le géant singapourien de l’huile de palme, Wilmar International. Dans de nombreux pays, les activités du groupe Wilmar sont liées à des destructions environnementales et des violations des Droits de l’Homme.
En Ouganda, les entreprises étrangères ont besoin du soutien du gouvernement pour exploiter des terres. Comme elles n’ont pas le droit de les posséder, le gouvernement acquiert des parcelles occupées par des autochtones, et les donne à bail aux industriels pour qu’ils y établissent leurs monocultures.
Destinataire de la pétition
En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement sa destinataire :
- Mme Rebecca Alitwala Kadaga, Présidente du Parlement de la République d’Ouganda
Ambassade d’Ouganda
13, avenue Raymond Poincaré
75116 Paris
Tél : +33 (0)1 56 90 12 20
Courriel : uganda.embassy@club-internet.fr
À Rebecca Alitwala Kadaga, Présidente du Parlement d’Ouganda
Madame la Présidente,
8 500 hectares de plantations de palmiers à huile s’étendent déjà dans le district Kalangala sur le lac Victoria. Au total, 10 000 hectares ont été cédés à des investisseurs, parmi lesquels les multinationales Bidco et Wilmar International. D’importantes surfaces de forêts et d’autres territoires écologiquement sensibles de l’île Bugala ont déjà été détruits. De nombreux habitants affirment que leurs terres leur ont été volées, les plongeant dans la pauvreté.
Aujourd’hui, le gouvernement veut mettre à disposition 10 000 hectares de terres supplémentaires aux investisseurs du secteur de l’huile de palme, cette fois-ci sur l’île Buvuma. Le gouvernement travaillerait parallèlement sur une réforme qui permettrait de faciliter l’accès aux terres pour les entreprises étrangères.
Les défenseurs de l’environnement tiennent des propos alarmants. Ils annoncent un important déclin de la biodiversité et l’extinction de plusieurs espèces.
Les villageois de Buvuma craignent la spoliation de leurs terres et la violation de leurs droits humains.
Nous vous prions de vous opposer à l’accaparement des terres par les investisseurs et vous invitons à protéger les précieuses forêts de l’île Buvuma qui sont menacées de destruction.
Nous vous remercions, enfin, de mettre un frein à l’expansion de la déforestation dans cette région.
Nous vous prions d’agréer, Madame la Présidente, l’expression de notre considération distinguée.
Situation actuelle : la forêt tropicale dans les véhicules et les assiettes
Avec 66 millions de tonnes par an, l’huile de palme est l’huile végétale la plus produite de la planète. Un prix particulièrement bas sur le marché mondial et des propriétés convenant particulièrement au processus de transformation industrielle des aliments ont fait que l’huile de palme est présente aujourd’hui dans un produit sur deux dans les supermarchés : pizzas surgelées, biscuits, margarine, crème pour le corps, savon, maquillage, bougies, lessive…
Ce que presque personne ne sait : près de la moitié des importations d’huile de palme dans l’union européenne est consommée sous la forme de biocarburants. La loi de 2009 sur l’incorporation obligatoire d’agrocarburants dans l’essence et le diesel est ainsi une cause majeure de déforestation tropicale.
À ce jour, les plantations d’huile de palme s’étendent sur 27 millions d’hectares à travers le monde, soit un territoire grand comme la Nouvelle-Zélande d’où ont été chassés habitants et animaux pour faire place à un « désert vert ».
Les conséquences : la mort dans le sachet de soupe en poudre
Les palmiers à huile trouvent des conditions optimales de croissance dans les chaudes et humides régions tropicales près de l’Équateur. En Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud et en Afrique, d’immenses zones
de forêts tropicales sont défrichées et brûlées, jour après jour, pour faire de la place aux plantations. Ce faisant, de grandes quantités de gaz à effet de serre sont émises dans l’atmosphère. L’Indonésie, premier producteur d’huile de palme de la planète, a ainsi émis plus de gaz à effet de serre que les États-Unis d’Amérique au cours de l’année 2015. Les émissions de CO2 et de méthane rendent les biocarburants à base d’huile de palme trois fois plus nocif pour le climat que les carburants à base de pétrole.
Mais le climat n’est pas le seul touché : avec les arbres disparaissent des espèces rares comme l’orang-outan, l’éléphant pygmée de Bornéo ou le tigre de Sumatra. Paysans et populations autochtones, qui depuis des générations vivent dans la forêt et la préservent, sont souvent brutalement expulsés de leur terres. A ce jour, 700 conflits fonciers en rapport avec l’industrie de l’huile de palme ont été recensés en Indonésie. Et les plantations gérées de « manière durable » ou « bio » ne sont pas exemptes de violations des droits humains de la population.
Nous, consommateurs, en entendons peu parler. Pourtant, notre absorption quotidienne d’huile de palme est nocive pour notre propre santé : l’ huile de palme industrielle raffinée est riche en contaminant génotoxiques et cancérigènes comme l’a alerté l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) au cours de l’été 2016.
La solution : changer radicalement nos modes d’alimentation et de déplacement
Il ne reste plus que 70 000 orangs-outans dans les forêts d’Asie du Sud-Est. La politique européenne de soutien aux biocarburants pousse les grands singes toujours plus au bord de l’extinction : chaque nouvelle plantation de palmier à huile détruit une partie de son habitat naturel. Nous devons faire pression sur les politiques pour aider nos plus proches parents. Mais il existe des pratiques quotidiennes pouvant déjà apporter beaucoup.
Ces conseils simples vous aideront à savoir où l’huile de palme se cache et comment l’éviter :
- cuisiner soi-même : biscuits poire - amande - noix de coco ? Pizza pomme de terre romarin ? Transformer soi-même des aliments frais permet d’éviter tous les plats préparés contenant de l’huile de palme de l’industrie agroalimentaire. Les huiles végétales européenne telles que l’huile d’olive, de tournesol ou de colza s’adaptent à quasiment toutes les recettes.
- lire les étiquettes : la présence d’huile de palme doit être indiquée sur les emballages alimentaires depuis décembre 2014. Mais pas pour les cosmétiques mais et les produits ménagers où elle se cache sous la forme de termes techniques. Il est très facile de trouver des alternatives sans huile de palme sur internet.
- le client est roi : « Quels produits sans huile de palme proposez-vous ? Pourquoi n’utilisez pas des huiles locales ? » Poser de telles questions aux fabricants peut leur faire craindre pour la réputation de leurs produits. La pression publique et la prise de conscience accrue du problème a déjà incité plusieurs producteurs à renoncer à huile de palme.
- Signer des pétitions et interpeler les politiques : les pétitions en ligne permettent de faire pression sur les politiques responsables des importations d’huile de palme. Avez-vous déjà signé toutes les pétitions de Sauvons la forêt ?
- Se faire entendre : les manifestations et autres actions collectives permettent d’atteindre le public et les médias. Ainsi s’accroît la pression sur les décideurs politiques.
- Renoncer à la voiture : il est très facile de réaliser la plupart de nos trajets à pied, à vélo ou avec les transports en commun.
- Savoir et faire savoir : les milieux économiques et politiques veulent nous faire croire que les biocarburants sont bons pour le climat ou qu’il est possible de produire de l’huile de palme de manière durable. Sauvonslaforet.org informe sur les conséquences de la culture industrielle de l’huile de palme.