Stop aux monocultures de palmier à huile au Gabon !

Gorille des plaines de l’Ouest (Gorilla gorilla gorilla) Gorille des plaines de l’Ouest (© Istockphoto)
192 787 signatures

ACTION URGENTE de l’organisation écologiste World Rainforest Movement : OLAM INTERNATIONAL, une grande société transnationale d’agrobusiness basée à Singapour, rase les forêts tropicales au Gabon pour ses monocultures de palmiers à huile et d’hévéas. Aidez les communautés menacées par les plantations en signant leur pétition.

Appel

Au gouvernement du Gabon et à Olam International / Sotrader

“Aidez à stopper la progression des monocultures de palmier à huile et d’hévéa au Gabon !”

Afficher la lettre de pétition

Le groupe agroalimentaire OLAM INTERNATIONAL veut établir d’immenses monocultures industrielles sur 500 000 hectares au cœur des vastes forêts gabonaises pour produire de l’huile de palme et du caoutchouc.

OLAM est active dans plus de 70 pays et s’est associée au gouvernement gabonais dans une joint-venture en 2010. Ensemble, ils ont créé ensemble plusieurs entreprises, dont la SOTRADER. Le Gabon vit sous le règne de la famille Bongo depuis 1967.

Des dizaines de communautés vivent sur les terres que le gouvernement a accordées en concession à OLAM. Elles dépendent des forêts et des savanes pour pratiquer leur mode de vie basé sur l’agriculture, la chasse, la cueillette et la pêche. Depuis qu’OLAM a commencé ses activités, l’entreprise et ses monocultures ont causé une grande destruction du territoire des communautés, un territoire qu’elle clôture de plus en plus.

Les communautés de Ferra et de Nanga, dans le sud du Gabon, ont décidé de s’unir pour s’opposer à l’expansion des plantations d’OLAM. Elles ont rédigé  une pétition dans laquelle elles déclarent qu’elles n’acceptent pas que l’entreprise envahisse une nouvelle partie de leur territoire traditionnel sur la  rive gauche de la rivière Dola située très près des communautés. 

Elles remettront la pétition aux autorités et à l’entreprise la veille de la Journée internationale de lutte contre les monocultures d’arbres, le 21 septembre 2019.

Contexte

Dans le cadre de la diversification de son économie et dans l’objectif d’atteindre l’autosuffisance alimentaire et résorber le chômage galopant, le Gabon a lancé en 2015 un Programme ambitieux dénommé GRAINE. Sur le terrain ce programme a été confié à la SOTRADER, un partenariat public privé entre l’Etat gabonais et la multinationale Olam Palm Gabon pour sa mise en œuvre.

Dans la province de la Ngounié, GRAINE s’est établi à Ndendé où la SOTRADER a installé son siège et initié le développement des cultures vivrières et surtout acquis une concession de 58.400 hectares de surface pour le développement des  plantations de palmiers à huile sous la couverture des communautés locales à  travers la mise en place des coopératives agricoles et par un consentement libre informé et préalable influencé par les personnalités politico-administratives.

Situées au cœur de cette concession, les communautés de Nanga et Ferra y sont totalement enclavées. Elles regrettent de constater la précarité dans laquelle elles se retrouvent.

Source : pétition sur la page internet du World Rainforest Movement (WRM)

Lettre

Au gouvernement du Gabon et à Olam International / Sotrader

Madame, Monsieur,

Par le présent courrier, je soutiens la pétition des communautés de Nanga et Ferra contre la mise en œuvre des plantations de palmiers à huile par les sociétés OLAM INTERNATIONAL/SOTRADER du côté de la rivière Dola, au sud du Gabon :

– Les forêts et la biodiversité, creuset de nos valeurs traditionnelles où nous tirons l’essentiel de nos ressources économiques et culturelles sont littéralement détruites, avec accès limité, toute chose pouvant aggraver les conséquences liées aux changements climatiques ;

- Les terres souvent exploitées pour nourrir nos familles et communautés nous sont arrachées. La nourriture devient rare et la famine s’installe progressivement ;

- Les belles promesses faites aux communautés ne sont jamais tenues.

Nous, habitant des villages Ferra et Nanga, exigeons à la multinationale OLAM et à SOTRADER, de nous rétrocéder nos terres situées du côté gauche (en venant de Mouila) où passe la rivière Dola, afin de continuer à jouir de nos droits d’usage coutumiers pour nos activités de production, de cueillette et d’assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire de nos communautés tel que reconnu dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et des autres personnes travaillant dans les zones rurales. Nous devons décider nous-mêmes de l’utilisation de nos terres.

Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, à l’assurance de ma considération et de ma vigilance citoyenne.

L'huile de palme en 5 minutes

Situation actuelle : la forêt tropicale dans les véhicules et les assiettes

Avec 66 millions de tonnes par an, l’huile de palme est l’huile végétale la plus produite de la planète. Un prix particulièrement bas sur le marché mondial et des propriétés convenant particulièrement au processus de transformation industrielle des aliments ont fait que l’huile de palme est présente aujourd’hui dans un produit sur deux dans les supermarchés : pizzas surgelées, biscuits, margarine, crème pour le corps, savon, maquillage, bougies, lessive…

Ce que presque personne ne sait : près de la moitié des importations d’huile de palme dans l’union européenne est consommée sous la forme de biocarburants. La loi de 2009 sur l’incorporation obligatoire d’agrocarburants dans l’essence et le diesel est ainsi une cause majeure de déforestation tropicale.

À ce jour, les plantations d’huile de palme s’étendent sur 27 millions d’hectares à travers le monde, soit un territoire grand comme la Nouvelle-Zélande d’où ont été chassés habitants et animaux pour faire place à un « désert vert ».

Les conséquences : la mort dans le sachet de soupe en poudre

Les palmiers à huile trouvent des conditions optimales de croissance dans les chaudes et humides régions tropicales près de l’Équateur. En Asie du Sud-Est, en Amérique du Sud et en Afrique, d’immenses zones
de forêts tropicales sont défrichées et brûlées, jour après jour, pour faire de la place aux plantations. Ce faisant, de grandes quantités de gaz à effet de serre sont émises dans l’atmosphère. L’Indonésie, premier producteur d’huile de palme de la planète, a ainsi émis plus de gaz à effet de serre que les États-Unis d’Amérique au cours de l’année 2015. Les émissions de CO2 et de méthane rendent les biocarburants à base d’huile de palme trois fois plus nocif pour le climat que les carburants à base de pétrole.

Mais le climat n’est pas le seul touché : avec les arbres disparaissent des espèces rares comme l’orang-outan, l’éléphant pygmée de Bornéo ou le tigre de Sumatra. Paysans et populations autochtones, qui depuis des générations vivent dans la forêt et la préservent, sont souvent brutalement expulsés de leur terres. A ce jour, 700 conflits fonciers en rapport avec l’industrie de l’huile de palme ont été recensés en Indonésie. Et les plantations gérées de « manière durable » ou « bio » ne sont pas exemptes de violations des droits humains de la population.

Nous, consommateurs, en entendons peu parler. Pourtant, notre absorption quotidienne d’huile de palme est nocive pour notre propre santé : l’ huile de palme industrielle raffinée est riche en contaminant génotoxiques et cancérigènes comme l’a alerté l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) au cours de l’été 2016.

La solution : changer radicalement nos modes d’alimentation et de déplacement

Il ne reste plus que 70 000 orangs-outans dans les forêts d’Asie du Sud-Est. La politique européenne de soutien aux biocarburants pousse les grands singes toujours plus au bord de l’extinction : chaque nouvelle plantation de palmier à huile détruit une partie de son habitat naturel. Nous devons faire pression sur les politiques pour aider nos plus proches parents. Mais il existe des pratiques quotidiennes pouvant déjà apporter beaucoup.

Ces conseils simples vous aideront à savoir où l’huile de palme se cache et comment l’éviter :

  1. cuisiner soi-même : biscuits poire - amande - noix de coco ? Pizza pomme de terre romarin ? Transformer soi-même des aliments frais permet d’éviter tous les plats préparés contenant de l’huile de palme de l’industrie agroalimentaire. Les huiles végétales européenne telles que l’huile d’olive, de tournesol ou de colza s’adaptent à quasiment toutes les recettes.
  2. lire les étiquettes : la présence d’huile de palme doit être indiquée sur les emballages alimentaires depuis décembre 2014. Mais pas pour les cosmétiques mais et les produits ménagers où elle se cache sous la forme de termes techniques. Il est très facile de trouver des alternatives sans huile de palme sur internet.
  3. le client est roi : « Quels produits sans huile de palme proposez-vous ? Pourquoi n’utilisez pas des huiles locales ? » Poser de telles questions aux fabricants peut leur faire craindre pour la réputation de leurs produits. La pression publique et la prise de conscience accrue du problème a déjà incité plusieurs producteurs à renoncer à huile de palme.
  4. Signer des pétitions et interpeler les politiques : les pétitions en ligne permettent de faire pression sur les politiques responsables des importations d’huile de palme. Avez-vous déjà signé toutes les pétitions de Sauvons la forêt ?
  5. Se faire entendre : les manifestations et autres actions collectives permettent d’atteindre le public et les médias. Ainsi s’accroît la pression sur les décideurs politiques.
  6. Renoncer à la voiture : il est très facile de réaliser la plupart de nos trajets à pied, à vélo ou avec les transports en commun.
  7. Savoir et faire savoir : les milieux économiques et politiques veulent nous faire croire que les biocarburants sont bons pour le climat ou qu’il est possible de produire de l’huile de palme de manière durable. Sauvonslaforet.org informe sur les conséquences de la culture industrielle de l’huile de palme.

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