Aidons les défenseurs de la forêt au Cameroun !

Photomontage : de profil le militant écologiste Nasako Besingi avec comme arrière plan une vue aérienne sur une plantation d’Herakles Farms au Cameroun. Nasako Besingi : « La société d’huile de palme ne stoppera pas notre combat pour la préservation de la nature » (© Greenpeace / Alex Yallop)
80 635 signatures

Le militant écologiste Nasako Besingi comparaitra devant la justice du Cameroun en mars prochain. Son tort : il s’oppose pacifiquement au projet de la société Herakles Farms qui souhaite convertir 20 000 ha de forêts tropicales en cultures d’huile de palme. Agissons pour mettre fin à la campagne d’intimidation d'Herakles

Mises à jour Appel

À: M. Patrick Jones, Directeur d’Herakles Farms, New York et Cameroun

“Herakles Farms doit arrêter immédiatement ses défrichements dans la forêt tropicale du Cameroun et retirer ses plaintes contre les défenseurs de l’environnement”

Afficher la lettre de pétition

Nasako Besingi et son organisation SEFE (Struggle to Economise Future Environment) luttent de longue date pour défendre les forêts tropicales et les droits de la population du Cameroun. Ils sont aujourd’hui la cible d’une campagne d’intimidation faite de menaces, procès, arrestations et attaques violentes.

L’histoire remonte à 3 ans lorsque Herakles Farms, une filiale d’un fond spéculatif basé à New York, a décidé d’investir dans l’huile de palme dans le sud-ouest du pays. Les communautés et organisations locales ont jusqu’ici combattu avec succès ce projet destructeur pour les forêts tropicales et les moyens de subsistances de la population. À ce jour, seulement quelques dizaines d’hectares de forêt ont été défrichés.

Bien qu'Herakles ait revu ses ambitions à la baisse, ne projetant plus “que“ 20 000 ha de plantations de palmiers à huile au lieu des 70 000 ha initialement prévus, les activistes continuent de se battre pour chaque arbre et exigent l’annulation totale du projet…

Mais il devient de plus en plus compliqué pour les opposants de faire entendre leur voix contre les plans d’Herakles : en septembre 2013, l’ONG Nature Cameroun a été suspendue par un fonctionnaire du gouvernement pour avoir informé les populations locales sur les conséquences du projet industriel.

De son côté, Nasako a été attaqué en justice par Herakles pour « publication d’informations fausses via internet » ainsi que pour « réunion publique non déclarée ». Lors du procès qui débutera le 13 mars prochain, il risquera 6 mois de prison et le versement de 3000 dollars US de dommages et intérêts.

Suite

Soutenons Nasako et les organisations qui agissent pour la protection des droits des peuples et des forêts du Cameroun en signant la pétition internationale adressée à Herakles Farms.

Contexte


Le 31 décembre 2013, le militant écologiste Nasako Besingi a été convoqué, à la demande d’Herakles Farms, pour « publication d’informations fausses via internet ». Le procès débutera le 13 mars 2014. Nasako pourrait être condamné à 6 mois de prison et à verser 3000 dollars US de dommages et intérêts à l’entreprise d’huile de palme.

La plainte déposée par Herakles se base sur un message électronique envoyé par Nasako en août 2012. Il y racontait avoir été attaqué par un groupe d’hommes qu’il avait identifié comme des cadres subalternes d’Herakles Farms. Heureusement pour Nasako, une équipe de télévision française de la chaine France24 le suivait ce jour-là. Quand le véhicule des journalistes est apparu, les assaillants ont lâché Nasako et se sont enfuis. Herakles Farms a choisi de qualifier les hommes qui ont attaqué Nasako de « fournisseurs de services locaux ».

Nasako et quatre de ses collègues sont également accusés d’avoir organisé « une réunion publique non déclarée » et distribué à la population des tee-shirts hostiles à Herakles.

18 organisations de protection de l’environnement - dont Sauvons la forêt - ont adressé le 28 janvier 2014 un courrier au Rapporteur spécial de l’ONU Oliver de Schutterer. Elles lui demandent d’enquêter et d’intervenir sur le cas Herakles Farms au Cameroun. Afficher la lettre

 

Informations supplémentaires

• Communiqué de presse de SEFE  SEFE qualifie l’accord foncier passé par le Président du Cameroun avec l’entreprise américaine Herakles Farms d’injustice grave et d’entrave aux valeurs conventionnelles
• Articles de Grain
1- Un activiste camerounais menacé d’emprisonnement pour s’être attaqué à un accapareur de terres de Wall Street
2- Des activistes camerounais au tribunal pour protestation pacifique contre un accapareur de terres de Wall Street
• Article de Farmlandgrab  Cameroun : Biya attribue 20.000 hectares de terres à une société américaine pour un projet controversé de palmiers à huile
• Article du Monde  Au Cameroun, un projet géant d'huile de palme fait scandale
• Article de Revue projet  Cameroun, à qui profite l’huile de palme ?
• Rapport de Greenpeace International et du Oakland Institute  Huile de palme au Cameroun : le double jeu d’Herakles Farms
• Rapport du Oakland Institute  Comprendre les investissements fonciers en Afrique : Herakles Farms au Cameroun… Une déforestation massive travestie en projets de développement durable

En anglais
• Site internet de SAVE consacré au projet d’Herakles Farms  Tropical deforestation for palm oil in Cameroon
• Page d’information sur Nasako Besingi et l’organisation SEFE  Nasako Besingi, Director Struggle to Economize Future Environment (SEFE)
• Article de Modern Ghana  Cameroon President Authorizes Herakles Farms To Destroy Forests



Destinataire de la pétition

En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement son destinataire :

M. Patrick Jones, Directeur du projet d’Herakles Farms au Cameroun

Herakles Farms (Siège social)
277 Park Avenue, 40th Floor
New York, NY 10172
États-Unis d'Amérique
Tél : 00 1 212 351 0176
Fax : 00 1 212 351 0002
Courriel : jones@heraklesfarms.com

Herakles Farms Cameroon
Nambeke Street, Half Mile, Limbe,
P.O. Box 64 Limbe
Southwest Region
Cameroun
Tél : 00 237 33 33 23 46
Fax : 00 237 33 33 23 75
Courriel : grievances@heraklesfarms.com

 

 

Lettre

À: M. Patrick Jones, Directeur d’Herakles Farms, New York et Cameroun

Monsieur Jones,

Par ce courrier, je demande à la société Herakles Farms de respecter le travail des organisations de défense des droits humains et environnementaux ainsi que le droit fondamental à la liberté d'expression, d'information et d'association.

Je demande à la société Herakles Farms de retirer ses accusations contre Nasako Besingi, directeur de SEFE, de retirer aussi la plainte qui a causé la suspension de Nature Cameroun, et de cesser immédiatement toute forme d’intimidation à l’égard des organisations camerounaises qui, de façon absolument pacifique, défendent les droits de la population et protègent les forêts dans la zone où opère Herakles. Je demande l’abandon du projet de cultures d’huile de palme dans les forêts tropicales du Cameroun.

Je vous prie de croire, Monsieur Jones, en l'assurance de ma considération et de ma vigilance citoyenne.

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