CASI - Changement d’affectation des sols indirect
Le Changement d’affectation des sols indirect (CASI) décrit le phénomène d’accaparement de terres jusque-là dédiées à la production de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux pour la culture de plantes énergétiques.
Le Changement d’affectation des sols indirect (CASI) décrit le phénomène d’accaparement de terres jusque-là dédiées à la production de denrées alimentaires et d’aliments pour animaux pour la culture de plantes énergétiques.
Conséquence de ce déplacement des cultures : d’une part, le prix des denrées alimentaires augmente en raison de la diminution de l’offre, et, d’autre part, de nouvelles surfaces agricoles doivent être créées afin de continuer à couvrir les besoins existants.
L’IEEP (Institut pour une politique européenne de l’environnement) a calculé que des besoins supplémentaires de 15,1 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) de biocarburant d’ici 2020 (comparé à 2008) conduiraient à un changement d’affectation indirect de 4,1 à 6,9 millions d’hectares de terres (soit la superficie de la Belgique).
Dans la pratique, les changements indirects de l’affectation des sols détruisent des écosystèmes naturels tels que les forêts, savanes et prairies. Le déboisement et la réaffectation des sols libèrent d’énormes quantités de carbone dans l’atmosphère. Les études commandées par la Commission européenne arrivent à la conclusion que les changements indirects d’affectation des sols ont une influence très négative sur le bilan climatique des biocarburants. Si l’on prend en compte les changements d’affectation des sols indirects (CASI), le biodiesel issu d’huiles végétales telles que l’huile de palme, le colza et le soja libère plus de carbone que le diesel fossile. Cela va à l’encontre de la protection climatique et contrevient donc à l’un des objectifs déclarés de la politique bioénergétique de l’Union européenne et de ses États membres.
De ce fait, de nombreuses organisations environnementales demandent que les changements d’affectation des sols indirects soient comptabilisés dans le bilan climatique des biocarburants. Les responsables politiques et l’industrie essaient toutefois de continuer à masquer ces résultats catastrophiques et de manipuler le bilan climatique des biocarburants en ayant recours à des calculs assez complexes. Ainsi, en septembre 2012, la Commission européenne a proposé que les biocarburants fabriqués à partir de denrées alimentaires, tels que le E10 vendu en Allemagne, ne soit plus subventionné par l’UE à partir de 2020 et que, au lieu de cela, les biocarburants issus de plantes non comestibles (d’arbres ou de parties de végétaux comme la paille, par exemple) soient comptabilisés quatre fois dans les objectifs en matière de mélange. Il n’existe toutefois encore aucun procédé de fabrication à l’échelle industrielle pour ces derniers.