Inquiétude : où sont passés les chimpanzés de Djouroutou ?
25 mars 2021
Un groupe de 25 à 30 chimpanzés a subitement disparu du Parc national de Taї à la mi-février, sans laisser de traces. Les animaux étaient pourtant habitués à la présence de visiteurs depuis de nombreuses années. Il est à craindre qu’ils aient été victimes de braconniers. Notre partenaire WCF lance une mission de recherche et aide les autorités à mettre fin au braconnage et à l’orpaillage illégal.
Le parc national de Taї est un site hautement stratégique de la conservation de la forêt tropicale en Côte d’Ivoire, le pays ayant largement renoncé à la préserver ailleurs. L’aire protégée offre un habitat aux hippopotames nains, léopards et éléphants de forêt ainsi qu’aux chimpanzés d’Afrique de l’Ouest, dont l’espèce est menacée d’extinction.
En quelques mois, des centaines d’orpailleurs illégaux ont envahi la région à proximité de la zone protégée. Sur leurs radeaux, ils sillonnent les rivières Hana, Meno et Cavally à la recherche d’or. Le bruit de leurs pompes peut être entendu à des kilomètres à la ronde, effrayant les chimpanzés et les autres animaux du parc.
L’afflux d’orpailleurs a eu pour conséquence le triplement de la population du village de Djouroutou. La demande en viande de brousse, c’est-à-dire d’animaux sauvages, a littéralement explosé et les prix se sont envolés. Les braconniers peuvent gagner de l’argent comme probablement jamais auparavant.
Selon Emmanuelle Normand, la directrice nationale de la Fondation pour les chimpanzés sauvages (WCF) en Côte d’Ivoire, la disparition du groupe de primates peut s’expliquer de deux manières : ou les animaux ont pris la fuite à cause des orpailleurs et du bruit de leurs machines, ou ils ont été victimes de braconniers.
La WCF est donc en train de mettre sur pied une équipe de recherche composée de quatre écogardes de Djouroutou afin de retrouver les chimpanzés et, par la même occasion, empêcher le braconnage. En outre, l’organisation soutient les rangers du parc dans leur lutte contre l’orpaillage illégal.
« Nous espérons retrouver rapidement et sains et saufs les chimpanzés disparus » déclare Emmanuelle Normand. Les singes du groupe, habitués aux visiteurs, sont l’une des attractions d’un projet d’éco-tourisme soutenu par la WCF à Djouroutou.
WCF est un partenaire de Sauvons la forêt depuis plusieurs années. Il vous est possible de soutenir son action en faisant un don.