Escalade de la violence contre les Massaï en Tanzanie
23 juin 2022
De nombreux Massaï ont été blessés par des forces de sécurité en Tanzanie. Ils refusent de se faire expulser de leurs terres au nom de la protection de la faune sauvage et du tourisme.
Les Massaï protestent contre le classement de leurs terres ancestrales comme réserve de faune (Game Reserve), car il leur interdirait de vivre et de faire paître leur bétail dans cette région de 1 500 kilomètres carrés. Les Massaï perdraient ainsi leurs moyens de subsistance.
L’expulsion des Massaï de leurs terres ancestrales décidée par le gouvernement tanzanien a comme motivation de "libérer" de vastes zones pour les safaris et les chasses aux trophées, même si elle est officiellement faite au nom de la protection de la nature. Une conservation de type "sanctuarisation" qui légitime le déplacement forcé et la violation des droits de la populations locale.
Environ 700 policiers accompagnés de dizaines de véhicules sont entrés dans la région de Loliondo, dans le nord du pays le 8 juin 2022. Deux jours plus tard, ils ont tiré à balles réelles sur les Massaï. Selon les rapports de l’organisation de défense des droits de l’homme Survival International, une personne a été tuée, au moins 31 ont été blessées par balle et 13 autres à coups de machette lors de cette opération de sécurité. Selon le journal Le Monde, un policier est également décédé. Le think tank Oakland Institute alerte également sur cette vague de violence.
Selon les rapports, la police a entrepris des recherches minutieuses pour retrouver les personnes ayant participé aux manifestations ou diffusé des images des violences sur les médias sociaux. 300 hommes, femmes et enfants auraient fui leur village, 700 autres personnes auraient franchi la frontière avec le Kenya pour se protéger. Plusieurs chefs massaïs ont été arrêtés.
La violation des droits humains des Massaï n’a pas lieu uniquement à Loliondo : 80 000 Massaï pourraient également perdre leur foyer à l’intérieur de la zone de conservation de Ngorongoro (NCA). La raison officielle est la critique formulée par l’Unesco sur le prétendu mauvais état de la cette zone inscrite au Patrimoine mondial. Sauf que l’agence onusienne a depuis longtemps fait une mise au point, affirmant n’avoir « jamais demandé, à aucun moment, le déplacement du peuple Maasai ».
Sauvons la forêt a lancé une pétition pour soutenir les Massaï. Vous pouvez la signer ici.