Occupation d’une monoculture d’eucalyptus par les Indigènes Pataxós

Phomontage pour la Journée contre les monocultures Dans le monde entier, des gens s’opposent aux plantations d’arbres sans valeur écologique (© Collage LanaStock/istockphoto.com + Rettet den Regenwald / Mathias Rittgerott)

29 sept. 2022

Les Indigènes Pataxós appellent à l’aide et au soutien. Leur territoire ancestral, dans l’État de Bahia, est détruit pour l’établissement de monocultures d’eucalyptus destinés à la production de papier et de cellulose. Depuis qu’ils ont occupé une plantation, ils subissent menaces et violences.

Les indigènes Pataxós de l’État brésilien de Bahia affirment être encerclés depuis un mois par des grands propriétaires terriens qui les empêchent de quitter leurs villages. Début septembre, un adolescent de 14 ans aurait été abattu et une autre personne blessée lors d’une attaque menée par des hommes armés.

Ces violences ont pour toile de fond des conflits fonciers concernant le territoire ancestral indigène de Comexatiba, une zone de 28 000 hectares dont les limites ont été fixées par les autorités au sud de Porto Seguro sur l’océan Atlantique. Pour s’opposer à l’occupation de leurs terres, un groupe de 180 Pataxós a, fin juin, occupé une plantation d’eucalyptus et mis le feu aux arbres. La plantation serait exploitée par un grand propriétaire terrien, fournisseur du producteur de papier et de cellulose Suzano.

Les Pataxós ont attiré l’attention sur leur action dans un manifeste vidéo publié le 26 juin (voir plus bas) : « Il n’y aura plus un seul eucalyptus sur notre terre sacrée, car c’est mauvais. Nous voulons récupérer notre eau, notre bonne terre et notre espace vital. Nous n’acceptons pas cette destruction honteuse », explique le leader indigène Mãdý Pataxó. « Nous expulsons aujourd’hui Suzano de la communauté du Prado, du territoire indigène de Cahy-Pequi Comexatiba. Suzano doit partir. »

Les Pataxós attendent depuis sept ans un décret présidentiel qui sécuriserait de manière légale l’intégralité de leur territoire. Mais le président brésilien Jair Bolsonaro refuse toute nouvelle demande de reconnaissance de terres ancestrales aux populations autochtones, chose pourtant garantie par la Constitution.

Pendant ce temps, les plantations d’eucalyptus et autres monocultures agricoles s’étendent de plus en plus sur ce territoire et le détruisent. Suzano est le plus grand producteur mondial de produits en papier à base d’eucalyptus. Suzano compte parmi ses clients des multinationales comme Kimberly Clark (marques Kleenex et Huggies) et Procter & Gamble (marques Pampers et Always).

Outre le déplacement de la population, l’établissement de monocultures d’eucalyptus à croissance rapide sur de grandes parties de leur territoire traditionnel provoque la perte de la biodiversité ainsi que l’assèchement des ruisseaux et des rivières. Par ailleurs, la santé des habitants est menacée l’utilisation de pesticides et la pollution des eaux.


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