Les investisseurs fuient le projet de TotalEnergies en Ouganda
8 nov. 2022
TotalEnergies a visiblement de plus en plus de mal à trouver des investisseurs pour l’oléoduc EACOP en Afrique de l’Est. 24 grandes banques et 18 compagnies d’assurance ont déclaré qu’elles ne soutiendraient pas son projet en Ouganda et en Tanzanie. Un succès dû en partie aux contestations du réseau international StopEACOP, auquel participe Sauvons la forêt.
En octobre, quatre banques et cinq compagnies d’assurance supplémentaires ont assuré qu’elles ne financeraient pas l’oléoduc EACOP. Parmi les établissements qui ont annulé leur participation, on trouve la Deutsche Bank, la DZ Bank (Volksbanken), Barclays, Citi et HSBC, ainsi que les assureurs Zurich, Allianz et Axa.
L’oléoduc devrait coûter jusqu’à 5 milliards d’euros, dont 3 milliards cherchent encore des financements. Le projet est soutenu par les groupes pétroliers TotalEnergies et China National Offshore Oil Corporation (CNOOC). Le pétrole qui, selon les sociétés, sera un jour produit dans les champs pétrolifères de Tilenga et Kingfisher en Ouganda, sera transporté par l’oléoduc East African Crude Oil Pipeline (EACOP), long de 1 443 km, jusqu’au port de Tanga en Tanzanie pour y être exporté.
Le retrait des investisseurs du projet est également dû à la pression publique exercée par le réseau StopEACOP, dont la pétition de Sauvons la forêt contre l’exploration pétrolière dans le parc national de Murchison Falls.
Merci de signer et de partager la pétition avec un grand nombre de personnes, car la pression internationale a un impact et le projet n’est pas encore abandonné.
Récemment, le Parlement européen a adopté une résolution mettant en garde contre les conséquences désastreuses sur l’environnement et le climat ainsi que sur les violations des droits humains.
Selon une étude, 98 % des émissions de GES du projet sont ignorées
Une étude récente montre à quel point il est important d’empêcher la réalisation de l’oléoduc : selon elle, le projet génère autant d’émissions de gaz à effet de serre que l’Ouganda et la Tanzanie réunis en 25 ans. Si l’on ne tient pas seulement compte des émissions pendant la construction et l’exploitation de l’oléoduc, mais également de celles résultant du transport des 848 millions de barils de pétrole brut vers l’Europe, du raffinage et de la consommation finale par le client, le projet produirait 379 millions de tonnes de GES. Or ces dernières, absentes des descriptions du projet représentent 98,2 % des émissions totales !
Nouveau film sur la résistance contre l’oléoduc EACOP
L’alliance StopEACOP a réalisé un film de 43 minutes intitulé "A crude reality" sur le mouvement de résistance contre l’oléoduc. Il donne la parole à de nombreuses victimes qui ont déjà perdu leurs terres, leurs maisons et leurs moyens de subsistance à cause du projet. Notre partenaire Maxwell Atuhura y décrit les dommages environnementaux.
Comment TotalEnergies peut-il maîtriser des impacts environnementaux importants alors qu’il est déjà défaillant en matière de pollution atmosphérique par la poussière?