Notre pétition entraîne l’ouverture d’une enquête de la police fédérale
21 janv. 2023
Sarapo Kaapor combattait l’exploitation de sa forêt par les bûcherons, les éleveurs et autres entreprises agricoles et minières, avant de mourir subitement le 14 mai 2022. Les autochtones demandaient depuis aux autorités brésiliennes de déterminer la cause et les circonstances exactes du décès de leur leader.
La police fédérale brésilienne a ouvert une enquête, le 2 décembre 2022, sur le possible homicide du leader autochtone Sarapo Kaapor. Notre pétition "Signez l’appel du peuple Kaapor en Amazonie brésilienne" et la plainte déposée par notre association au nom de sa présidente Marianne Klute en sont à l’origine, indique la police dans un courrier qu’elle nous a adressé par la suite.
Le bureau de l’autorité fédérale à São Luis examine ainsi la plainte du peuple autochtone Kaapor, persuadé que son chef a été empoisonné par des inconnus à la fin du mois de mai 2022. En collaboration et en solidarité avec les Kaapor, Sauvons la forêt avait lancé une pétition afin d’obtenir, entre autres, l’élucidation des causes du décès de Sarapo et, dans le cas d’un meurtre, l’identification et le jugement de ses possibles auteurs.
La police locale avait certes déjà procédé à l’exhumation et à l’examen médico-légal du corps du chef indigène, mais l’enquête semble avoir été depuis abandonnée. La police fédérale a alors ordonné six instructions supplémentaires aux autorités compétentes, dont des expertises toxicologiques et des examens histopathologiques, ainsi que l’audition de témoins, des recherches sur les menaces de mort et des personnes qui y sont liées.
La suite de la procédure est désormais entre les mains des autorités du pays. Dans le droit pénal brésilien, les délits doivent en principe être poursuivis d’office.
Sauvons la forêt suivra attentivement les enquêtes en cours et se concertera avec les Kaapor sur de possibles démarches supplémentaires. Notre association soutient également le Conseil des Kaapor dans son projet de défense de l’Alto Turiaçu, un territoire de 531 000 hectares de forêt tropicale reconnu par l’État, situé au nord-ouest de l’État de Maranhão, dans le respect des droits humains et avec pour objectif également d’améliorer les conditions de vie de la population.