Boom du pétrole en Afrique : « Finissons-en avec le colonialisme économique ! »

Un collaborateur de l’organisation TASHA informe sur les dangers de l’exploitation pétrolière dans un village Un collaborateur de l’organisation TASHA informe sur les dangers de l’exploitation pétrolière dans un village (© TASHA)

2 mars 2023

L’oléoduc EACOP et les projets pétroliers Tilenga et Kingfisher menacent la population et l’environnement en Ouganda, dont le parc national de Murchison Falls. Notre organisation partenaire TASHA diffuse dans les villages des informations sur les dangers du pétrole et sur leurs droits, notamment grâce à des spots radio.

L’organisation TASHA œuvre à transmettre les informations vers et hors des villages. Ses membres se rendent dans trois districts de l’Ouganda pour informer les populations locales des dangers potentiels de l’exploitation pétrolière, comme la contamination des sols et des eaux, ainsi que de leurs droits. En même temps, ces visites permettent de recueillir les témoignages des villageois et des villageoises, afin de les faire connaître dans tout le pays et au-delà. Les principales préoccupations exprimées sont la perte des terres agricoles, l’insuffisance des compensations, les menaces et les intimidations.

Ce travail de terrain est complété par des spots et des émissions sur plusieurs stations de radio locales.

Trois noms alertent tant les écologistes que nombre d’autochtones : l’oléoduc d’Afrique de l’Est (EACOP) et les projets pétroliers Tilenga et Kingfisher. Le groupe TotalEnergies est l’un des moteurs de la course au pétrole dans la région.

Selon TASHA, les projets pétroliers ont déjà causé des dommages considérables. Les travaux de construction, comme l’asphaltage d’une route, ont conduit au déplacement d’éléphants et d’autees animaux, avec pour conséquence une recrudescence des conflits avec les êtres humains. Un homme de 75 ans a perdu la vie récemment. Dans le district de Hoima, des permis d’exploitation pétrolière ont été attribués, bien que des documents importants ne sont pas consultables.

« Nous devons en finir avec le colonialisme économique d’entreprises comme TotalEnergies », déclare Per Richard Oyirowth, un agent de terrain de TASHA. « L’Ouganda n’est pas pauvre. Les promoteurs d’EACOP et de Tilenga veulent nous appauvrir, détruire notre biodiversité et voler l’avenir de nos enfants. C’est mal ! »

Maxwell Atuhura, président de TASHA, s’est adressé à TotalEnergies, aux banques et aux compagnies d’assurance : 

Le temps est venu d’investir dans les énergies propres plutôt que dans les combustibles fossiles. »

Grâce à l’action d’une large coalition d’organisations environnementales d’Afrique et d’Europe, de nombreuses institutions financières se sont engagées à ne pas participer aux projets. Et sans bailleurs de fonds, l’oléoduc ne peut pas être construit.

Nous avons lancé une pétition contre l’extraction de pétrole dans le parc national de Murchison Falls. Il est toujours possible de la signer pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore fait…

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