Les Veines ouvertes du Brésil

Un groupe d’ibis rouges en vol Le Brésil projette la construction d’un port sur l’île protégée de Cajual, un important lieu de nidification des ibis rouges (© Mike’s Birds/CC BY-SAG 2.0)

16 mars 2023

Un grand projet d’infrastructures, pour permettre le transport et l’exportation des matières premières du Brésil vers l’Europe et la Chine, menace la forêt amazonienne, la savane du Cerrado et leurs populations. L’Allemagne est impliquée dans le projet, concrètement par la compagnie ferroviaire Deutsche Bahn et possiblement par la banque de développement KfW et l’agence de coopération GIZ.

Le Brésil est déjà l’un des plus grands exportateurs mondiaux de matières premières agricoles, comme le soja, de bois et ses produits dérivés, comme la pâte à papier, ainsi que de produits miniers, comme le minerai de fer et la bauxite utilisés respectivement pour la production d’acier et d’aluminium. L’Allemagne, l’UE et la Chine s’approvisionnent en grande partie auprès du pays sud-américain.

Les exportations de matières premières du Brésil pourraient encore augmenter avec le grand projet d’infrastructures du groupe Grão-Pará Maranhão (GPM), qui comprend la construction d’un chemin de fer de 520 km, pour transporter les marchandises de l’intérieur des terres vers la côte atlantique, et d’un port. Les deux ouvrages projetés sont situés au cœur de réserves naturelles nationales et internationales ainsi que sur les terres de communautés traditionnelles quilombo, formées par les descendantes et les descendants de personnes esclavagisées originaires d’Afrique.

Le projet aurait pour conséquence la destruction de l’île de Cajual, encore intacte, où le port doit être construit, des zones situées le long du chemin de fer, mais également et surtout d’immenses territoires riches en espèces de l’Amazonie et du Cerrado. Ceux-ci et les personnes qui y vivent seraient affectés par la conversion des forêts et des savanes en monocultures ou plantations d’arbres industrielles ainsi que par l’expansion des mines à ciel ouvert.

L’entreprise publique allemande Deutsche Bahn AG (DB), qui est détenue à 100% par l’État fédéral allemand, a déjà convenu d’une participation au projet avec le consortium d’exploitants : « Le groupe DB E.C.O. a signé un protocole d’accord avec Grão-Pará Maranhão (GPM) pour le développement conjoint du projet, et plus tard en tant qu’opérateur ferroviaire. »

La banque de développement allemande KfW (Kreditanstalt für Wiederaufbau) et l’agence de coopération internationale GIZ (Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit), également publiques, « examinent déjà comment le projet peut être soutenu ».

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