Non-lieu pour les étudiants opposés au projet de TotalEnergies en Ouganda
6 nov. 2023
Le tribunal de Kampala a rejeté la plainte visant neuf étudiants qui avaient manifesté contre la construction du pipeline EACOP. Les jeunes écologistes ne se sont jamais laissés intimider et restent mobilisés.
Le procès, qui s’est terminé ce lundi 6 novembre 2023, a été éprouvant pour les accusés. Plus d’une année s’est ainsi écoulée depuis leur arrestation lors d’une manifestation pacifique contre la construction de l’oléoduc EACOP.
« L’État a orchestré cette affaire pour entraver nos efforts de mobilisation des étudiants et des jeunes pour protester contre EACOP », déclare Ntambazi Imuran Java, l’un des étudiants inculpés. « Ces accusations infondées n’ont cependant eu pour effet que de renforcer notre détermination. » En toute logique, une autre procédure similaire visant quatre étudiants arrêtés le 15 septembre 2023 devrait être également abandonnée.
« Ce jugement crée un précédent, qui montre que les Ougandais ont le droit d’exprimer leurs leur opinion sur le type de développement qu’ils souhaitent pour leur pays », estime Brighton Aryampa, président de l’organisation Youth for Green Communities (YGC), qui a accompagné les étudiants au tribunal.
Sauvons la forêt a soutenu les étudiants par une campagne sur les médias sociaux et par une pétition de plus de 78 000 signatures. Les neuf étudiants expriment leur gratitude envers toutes celles et ceux qui ont signé la pétition.
Le ministère public n’a pas été en mesure de présenter un seul témoin pour appuyer son accusation, amenant le tribunal à rejeter l’affaire. L’avocat des étudiants avait argumenté que ce procès n’était pas une poursuite pénale mais une persécution d’activistes.
Le réseau international StopEACOP, au sein duquel Sauvons la forêt participe activement, écrit dans un communiqué de presse : « L’engagement inébranlable de ces étudiants, malgré les intimidations, montre le pouvoir de la résistance non violente. Ils représentent l’espoir et la résilience d’une génération engagée en faveur d’un Ouganda durable qui investit au profit de sa population, et non dans les oléoducs et gazoducs qui alimentent la crise climatique. Leur libération prouve la force de la solidarité pour vaincre la répression. »
Les établissement financiers, en particulier les banques et les compagnies d’assurance, ne doivent pas soutenir ce projet, en raison des risques importants qu’il comporte et des dommages qu’il cause aux personnes, à la nature et à l’environnement. « Le monde nous observe et nos voix ne seront pas réduites au silence. »
Malgré cette décision de justice bienvenue, les activistes travaillent dans un climat de plus en plus restrictif en Ouganda. Ainsi, un rapport de l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch documente la répression des critiques au projet EACOP.
Il est encore possible de signer notre pétition contre les grands projets pétroliers en Ouganda.