Une nouvelle forêt sur des terres ancestrales indigènes à Sumatra
2 oct. 2024
Le village de Simenakhenak renature 252 hectares d'une ancienne plantation d’eucalyptus avec l'aide de Sauvons la forêt. Hengky Manalu, coordinateur du projet chez AMAN Tano Batak, rapporte les premiers succès prometteurs du programme. Une nouvelle forêt de caféiers et d'arbres indigènes pousse désormais !
Une si longue attente
Les habitants du village de Simenakhenak, à Sumatra, appartiennent au peuple Batak. Par le passé, les autochtones vivaient grâce aux revenus de la résine issue des arbres à encens de la forêt et de la culture du café.
Il y a longtemps déjà, en 1987, une entreprise de pâte à papier portant actuellement le nom de Toba Pulp Lestari s’est installée sur les terres Batak, de manière "légale". Elle a déboisé la forêt, y compris les arbres à encens, et établi des monocultures d’eucalyptus dont les parasites ont attaqué le café et les pesticides pollué l’environnement. Les autochtones ne pouvaient plus cultiver leurs champs et n’avaient plus d’eau potable.
En 2022, après six longues années de bataille administrative, Simenakhenak a obtenu des certificats de reconnaissance de 252 hectares de forêt indigène, donnant enfin aux Batak le droit de restaurer l’écosystème forestier détruit.
La nouvelle forêt pousse !
La communauté villageoise s’est immédiatement mise au travail. Elle a identifié les sites critiques sur le plan écologique et a évalué la rentabilité économique d’une jeune forêt mixte. Son objectif : combiner écologie et économie pour créer une nouvelle forêt et permettre au village de prospérer à nouveau, au bénéfice de leurs enfants et petits-enfants.
Tout le village travaille de concert à l’établissement de la nouvelle "forêt indigène". Il consiste en la récolte de graines dans les forêts primaires encore existantes, puis en leur déplacement en pépinière au bout de deux ou trois mois et, encore 3 mois plus tard, en la mise en terre des plants obtenus sur les surfaces dégradées.
Les Batak placent également beaucoup d’espoirs dans le café. Autrefois, sa culture permettait à l’ancienne génération de bien vivre, d’envoyer les enfants à l’école et d’acheter des biens pour le ménage. Les autochtones œuvrent ainsi à retrouver cette prospérité. Les femmes du village ont déjà planté 15 000 caféiers ainsi que plusieurs milliers d’arbres tropicaux d’essences locales.
Une nouvelle forêt de 15 hectares
Comparés aux centaines de milliers d’hectares détruits pour la production de papier, les 15 hectares de la nouvelle forêt de caféiers et d’arbres indigènes pourraient paraître insignifiants. Mais pour les autochtones du village de Simenakhenak, sur les hauts plateaux du lac Toba, ces 15 hectares sont un succès porteur d’espoir.
La nature se rétablit peu à peu et la population villageoise pourra bientôt à nouveau vivre de la forêt. « Grâce à des dons, Sauvons la forêt a permis la renaturation des surfaces déboisées et dégradées », écrit le coordinateur du projet Hengky Manalu dans son rapport.
En effet, notre association a pu aider la communauté villageoise à obtenir des droits forestiers, et également d’un point de vue financier grâce aux dons qui nous sont faits (principalement) sur notre site Internet. Merci aux personnes qui, de manière ponctuelle ou régulière, participent à notre action en faisant un don.
Nous soutenons maintenant le village dans son travail de renaturation. Nous saluons le succès des habitants de Simenakhenak, qui est le fruit de leur détermination, de leur attachement à la nature et de leur travail.
« Simenakhenak est un exemple vivant de la manière dont les autochtones, par leur unité, leur ténacité et leur travail acharné, restaurent la splendeur de leurs terres ancestrales et construisent un avenir meilleur », s’exclame Hengky Manalu.