La justice refuse de prendre une décision à Tripa
4 avr. 2012
Suite à la plainte provoquée par les défrichages en zone protégée de la forêt de Tripa dans la province d'Aceh en Indonésie, le tribunal a refusé de rendre un verdict, le 3 avril 2012, arguant que les parties devaient d'abord parvenir à un accord à l'amiable. L'organisation WAHLI veut faire appel et porter l'affaire devant la cour constitutionnelle.
Dans l'affaire des défrichages en zone protégée de la forêt de Tripa dans la province d'Aceh en Indonésie, le tribunal a refusé de rendre un verdict le 3 avril 2012, arguant que les parties devaient d'abord parvenir à un accord à l'amiable.
Les plaignants, des écologistes locaux, étaient très loin d'être convaincus par les arguments de la cour : « Je pense que le juge s'est senti pris au piège entre les fortes pressions politiques d'Aceh d'une part et la campagne internationale massive d'autre part » tente d'expliquer Graham Usher de la Fondation pour un écosystème durable. « Si cette plainte n'avait pas de fondement légal pourquoi n'a-t'elle pas été rejetée tout de suite ? » ajoute indigné T. Muhammad Zulfikar de l'organisation écologiste WALHI. « Nous allons sans aucun doute faire appel. »
Protestations publiques plus importantes que jamais
WAHLI veut maintenant porter l'affaire devant la cour constitutionnelle. L'origine de la plainte vient du permis de défrichage dans la forêt de Tripa délivré par le gouverneur d'Aceh au producteur d'huile de palme PT Kallista Alam. Celui-ci met en péril un des derniers refuges des orangs-outans de Sumatra dont l'extinction devient une réalité. Aussi, il est plus important que jamais d'exprimer publiquement son indignation jusqu'à ce que les nombreuses lois de protection de l'environnement existantes en Indonésie soient mises en oeuvres. Nous avons déjà collecté 30.000 signatures de par le monde.
Les défrichages sont en complète contradiction avec les objectifs proclamés par l'Indonésie en matière de protection du climat. Dans les faits, le pays veut réduire de 26% ses émissions de gaz à effet de serre. Elle est bien loin du compte. La Norvège avait promis un milliard de dollars à l'Indonésie pour que celle-ci protège enfin le climat. Cet investissement pourrait finalement ne pas avoir lieu, l'Indonésie ne respectant pas ses engagements.
Pendant que la justice prenait tout son temps (et pour quel résultat), de nouveaux grands incendies criminels ravageaient encore un peu plus la forêt de Tripa, malgré son statut de zone protégée pour les grands singes selon le PNUE (Programme des Nations Unies pour l'environnement) et l'UNESCO. Si les défrichages inhérents à l'huile de palme ne s'arrêtent pas, la population d'orangs-outans pourrait complètement disparaitre d'ici fin 2012.