Pas de route dans le Parc national du Serengeti !
2 juil. 2014
Bonne nouvelle en provenance de la Tanzanie : la Cour de Justice de l'Afrique de l'Est vient de déclarer illégal le projet de route goudronnée traversant le Parc national du Serengeti. Ceci est un succès important dans la lutte contre les différents projets du gouvernement tanzanien qui menacent l’écosystème inestimable du Serengeti.
Les juges de la Cour de Justice de l'Afrique de l'Est se sont opposés à la volonté du gouvernement de la Tanzanie de construire une route bitumée traversant le Parc national du Serengeti. Leur jugement est motivé par l’impossibilité de réaliser des travaux à forts impacts environnementaux dans un site inscrit au patrimoine de l’humanité, qui plus est mondialement connu pour son inestimable écosystème.
Une autoroute aurait perturbé la migration annuelle de millions d'animaux, en particulier les gnous et les zèbres, une migration dont le «spectacle» attire des touristes et amoureux de la nature par milliers chaque année. En construisant cette route, la Tanzanie aurait enfreint ses obligations vis-à-vis des conventions et traités internationaux pour la conservation de la nature et de la biodiversité.
« Aujourd’hui, la nature a gagné ! » se réjouit Josphat Ngonyo, le directeur exécutif du Réseau africain pour la protection des animaux (ANAW). L'organisation, qui considère le Parc national du Serengeti comme une ressource vitale pour le futur des Tanzaniens et des Africains de l'Est mais aussi comme un bien appartenant à l’humanité tout entière, avait déposé une plainte en 2010.
Selon son ministre du tourisme, la Tanzanie pays avait déjà « décidé depuis longtemps de ne pas construire de route traversant le Serengeti ». Entre temps, le gouvernement tanzanien a demandé à l’Allemagne de réaliser une étude de faisabilité pour la construction d’une route alternative dont le tracé contournerait l’écosystème du Serengeti.
Les menaces persistent, la lutte continue pour le Serengeti
L’organisation Serengeti Watch nous met en garde des menaces (à long terme) existant encore pour le Serengeti. Premièrement, le projet d’extension du réseau routier des régions septentrionales de la Tanzanie prévoit plusieurs routes qui, bien qu’à l’extérieur du Parc national, traverseraient tout de même l’écosystème du Serengeti. En outre, le gouvernement tanzanien souhaite transformer plusieurs chemins de terre saisonniers en route de gravier malgré le rappel du tribunal sur l’interdiction légale des routes goudronnées à l’intérieur des parcs nationaux. Pour Serengeti Watch, l’augmentation du trafic incitera tôt ou tard à établir la liaison des routes goudronnées à l’intérieur du Parc.
Sauvons la forêt a lancé une pétition interpellant le gouvernement tanzanien sur différents projets portant atteinte à la nature comme la construction d’une autoroute traversant le Serengeti ou l’édification d’une usine d’extraction de soude sur le lieu de vie et de nidification de la plus grande colonie de flamants nains au monde. Depuis plusieurs années, notre association agit en collaboration avec Serengeti Watch pour la protection du Serengeti. En ce jour avec succès…
Notre action pour la sauvegarde de la nature en Tanzanie n’est pas terminée. Pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore fait, il est toujours possible de signer notre pétition et de la diffuser auprès de vos proches:
https://www.sauvonslaforet.org/petitions/937 >>>
Informations supplémentaires
• Dépêche de l’Agence de presse Xinhua Tanzanie : suspension du projet d'autoroute dans le Serengeti
• Communiqué de Serengeti Watch Serengeti Highway Court Decision – What it means
• Article de Friends of Serengeti Court decision bars paved road across Serengeti
• Communiqué de l’Ambassade d’Allemagne en Tanzanie „Serengeti shall not die“ – German feasibility study for Southern alternative road starts
• Blog du New York Times East African Court Blocks Paved Serengeti Highway