Madagascar : Clovis est « libre »

Le militant écologiste Clovis Razafimalala à sa sortie de prison à Madagascar. Le militant écologiste Clovis Razafimalala à sa sortie de prison à Madagascar

26 juil. 2017

Après 10 mois d’incarcération, Clovis Razafimalala a enfin eu droit le 24 juillet à un procès dont il est ressorti libre. Libre de retrouver son foyer et sa famille, ce qui est déjà beaucoup. Mais, condamné à 5 ans de prison avec sursis, le militant écologiste ressort beaucoup moins libre pour défendre la nature.

C’est donc d’une « liberté » au prix de 5 ans de prison avec sursis dont a écopé le militant écologiste Clovis Razafimalala devant la Cour d’appel de Tamatave le lundi 24 juillet 2017. Sans parler de ses dix mois de détention préventive jusqu’à son procès.

Engagé dans la lutte contre le trafic de bois de rose, Clovis Razafimalala avait été arrêté le 16 septembre 2016 dans la petite ville de Maroantsetra, dans le nord-est de l’île, pour « rébellion », « incendie de dossiers administratifs » et « destruction du bureau du District et du Palais de justice à Maroantsetra. »

Clovis Razafimalala a une nouvelle fois nié les faits dont il est accusé au cours de l’audience et affirmé avoir de nombreux témoins pouvant l’en attester. Sauf que les témoins à décharge n’ont pas été appelés à témoigner selon ses avocats...

Dans un entretien qu’il a accordé au journal Le Monde, Clovis analyse de manière très lucide la fragilité de sa nouvelle situation : « Ces mois d’emprisonnement puis cette condamnation sont un avertissement pour me dire de fermer ma bouche afin que les trafiquants de bois de rose puissent continuer à faire leur sale boulot. Les trafiquants sont protégés. Aucun d’entre eux n’a été jugé ni condamné. Pourtant, nous connaissons leurs noms, mais si je les prononce, je retournerai en prison. »

Sauvons la forêt, qui a collecté plus de 120 000 signatures pour la libération de Clovis se réjouit de le savoir de nouveau libre de mouvement et près des siens. Par contre, nous ne pouvons que déplorer l’entrave à la liberté de parole et d’action dont il est dorénavant victime. Il est grand temps que les menaces exercées sur les militants écologistes cessent à Madagascar.

Clovis Razafimalala a immédiatement fait appel de sa condamnation. Sauvons la forêt continuera à le soutenir. Plus que jamais, nous exigeons #LibertépourClovis

 

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