C’est clair, la déforestation est une fake-news !
30 mars 2018
Le gouvernement de Malaisie déclare la guerre aux « fausses informations ». Ses opposants estiment que la nouvelle loi met en danger le travail des journalistes et des écologistes qui pourraient être condamnés à dix ans d’emprisonnement. Le pays est secoué par un immense scandale de corruption pourtant sur des milliards de dollars.
La loi s’oppose à tous ceux qui produisent et diffusent des « fake news ». Toute forme de critique envers la Malaisie et son gouvernement peut être considérée comme une « fausse information ». Même les détracteurs vivant en dehors du pays s’exposent à des sanctions. La loi prévoit des amendes de 100.000 euros ou une peine de dix ans d’emprisonnement - ou les deux.
Officiellement, la loi sert à garantir « l’harmonie officielle et la sécurité nationale ». En réalité, le projet de loi serait un stratagème élaboré pour dissimuler des accusations de corruption portant sur plusieurs milliards de dollars. Selon une enquête menée par les autorités américaines, le Premier ministre Najib Razak et des personnes faisant partie de son entourage auraient détourné 4,5 milliards de dollars du fonds d’investissements national 1MDB. Razak affirme que tout cela est faux. Une étude de l’organisation Global Witness décrit le scandale en détail.
La loi pourrait réduire au silence les écologistes qui reprochent aux entreprises d’huile de palme de spolier des terres ou critiquent indirectement le gouvernement qui encourage la culture de palmiers à huile, considérée comme une priorité nationale. De la même façon, des activistes pourraient être envoyés en prison après avoir effectué des recherches sur l’exploitation illégale des forêts, le secteur forestier étant considéré comme particulièrement corrompu.
La loi doit encore être adoptée par le Parlement.