Le pipeline de sables bitumineux stoppé à cause des orques
4 sept. 2018
Un tribunal canadien a gelé le projet d’expansion du pipeline de sable bitumineux Trans Mountain car son impact sur les orques n'avait pas été pris en compte. C’est une grande victoire pour les défenseurs de la nature et les populations indigènes.
La Cour d’appel fédérale a annulé le décret du gouvernement d’Ottawa autorisant le projet de pipeline et ce, pour deux raisons : les Premières Nations n’ont pas été suffisamment consultées et le danger que représente le pipeline pour les orques n’a pas été pris en compte.
Les nations indigènes ont été écoutées, mais aucun dialogue n’a été engagé pour répondre à leurs préoccupations, ont estimé les trois juges. Les indigènes ont notamment fait part de leurs inquiétudes concernant le risque de fuite et de contamination des nappes phréatiques et ont rappelé la nécessité de respecter les lieux sacrés.
L’Office national de l’énergie, dont le travail a servi de base à la décision du gouvernement, a totalement négligé l’influence du projet sur les cétacés. L’expansion du pipeline entraînerait une augmentation de la circulation de pétroliers près de Vancouver (Colombie-Britannique), où vivent près de 75 orques menacées.
De nombreux écologistes rejettent farouchement ce projet de pipeline qui transporterait le pétrole issu de sables bitumineux dans la province d’Alberta. Pour ce faire, de grands territoires seraient dévastés et les cours d’eau contaminés. De plus, le pétrole affecte le climat de manière significative.
Le projet de pipeline est également lié au projet de l’entreprise Teck Resources qui souhaite détruire 292 km² de forêts et de marécages pour construire la plus grande mine de sables bitumineux au monde. Des indigènes soutenus par Sauvons la forêt s’y opposent. Sans le pipeline, le projet de mine de sables bitumineux sera probablement abandonné. Signez notre pétition
Le gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau promeut le projet de pipeline avec véhémence et a acheté le pipeline existant pour 3 milliards d’euros à l’exploitant Kinder Morgan qui avait menacé de mettre fin au projet en raison de la résistance rencontrée. S’il parvient à contester le jugement devant la Cour Suprême ou à remédier aux lacunes constatées, le gouvernement entend financer, en tant que nouveau propriétaire, l’onéreuse expansion du pipeline qui pourrait atteindre 9 milliards d’euros.