La forêt tropicale brûle aussi pour les bougies
21 déc. 2017
Pour beaucoup, la période de Noël et l’hiver est le moment idéal pour allumer des bougies. Mais très peu de personnes savent que les bougies contiennent de l’huile de palme - 90.000 tonnes par an en Allemagne selon les chiffres du WWF. Les forêts équatoriales sont détruites, privant hommes et animaux de leur habitat.
La plupart des bougies qui brûlent sur les couronnes de l’avent ou dans les sapins contiennent de la paraffine, un produit obtenu à partir de pétrole non renouvelable.
C’est pourquoi de nombreuses personnes optent pour des bougies à base de stéarine, considérée comme plus respectueuse de l’environnement. La stéarine est fabriquée à base de matières premières végétales renouvelables. La principale matière utilisée est la graisse extraite du fruit du palmier à huile. Comme nous le savons, la consommation d’huile de palme n’a malheureusement rien d’écologique. Bien au contraire : les forêts tropicales sont détruites au profit de la culture de palmiers à huile dans les pays tropicaux, 90% de l’huile de palme provenant d’Indonésie et de Malaisie.
La consommation d’huile de palme augmente tous les ans dans le monde et atteindra 66,9 millions de tonnes en 2017/2018. L’Allemagne en consomme environ 1,4 million de tonnes chaque année, dont près de 6 % pour la fabrication de bougies selon le WWF, soit 90.000 tonnes.
Les fabricants de denrées alimentaires sont tenus d’indiquer avec précision les ingrédients contenus dans leurs produits. Le consommateur a donc la possibilité de renoncer très concrètement aux produits contenant de l’huile de palme. Ce n’est pas le cas pour les bougies. Aucune indication précise n’est fournie sur leurs composants. Mais nous pouvons supposer que les bougies à la stéarine contiennent de l’huile de palme et décider de ne pas en acheter.
Existe-t-il des alternatives aux bougies à l’huile de palme ?
A notre connaissance, les bougies fabriquées avec de la cire d’abeille ne posent pas de problème. On trouve également dans le commerce des bougies à base d’huile de colza et/ou de mélanges de graisses usagées traitées. Par contre, nous ne recommandons pas les bougies fabriquées avec de la paraffine, dont la matière première est le pétrole.
La recherche et l’industrie doivent s’unir pour développer des produits et des processus de fabrication véritablement respectueux de l’environnement et socialement acceptables. La politique doit établir des conditions cadres adéquates, poser des jalons et vérifier qu’ils sont respectés.
Il est généralement difficile de trouver des réponses simples et des recommandations d’action concrètes à des problèmes causés par le fait que les responsables politiques et les milieux économiques misent sur une croissance infinie et une augmentation de la consommation de ressources et de l’énergie. Les matières premières renouvelables ont également engendré des effets nocifs à grande échelle et ne sont pas toujours inépuisables - l’huile de palme n’est qu’un exemple parmi d’autres.
Finalement, la seule solution possible est de recourir à des ressources locales en se tournant vers de petites exploitations agricoles, une production locale et des circuits courts. Nous devons également apprendre à gérer nos ressources de manière beaucoup plus économique. Cela ne signifie pas par autant renoncer à sa qualité de vie, mais seulement changer nos habitudes et en abandonner certaines. Les bougies créent une chaleureuse ambiance de Noël et illuminent les belles soirées d’hiver. Mais qui peu se réjouir de leur lumière en sachant que leur production nuit aux hommes, aux animaux, à la nature et au climat ?