Lobby de l'huile de palme et industrie du tabac : même combat
7 févr. 2019
Les multinationales du tabac ont systématiquement amené des scientifiques à fausser et à minimiser les risques du tabac pour l'être humain et la nature. Le secteur de l'huile de palme recourt aujourd'hui à des méthodes similaires, comme le déplore une étude publiée par l'ONU.
« Les relations liant l'industrie de l'huile de palme à l'industrie agroalimentaire et les tactiques employées de part et d'autre évoquent les pratiques de l'industrie du tabac et de l'alcool. Pourtant, l'industrie de l'huile de palme n'attire que très peu d'attention », écrivent les auteurs de l'étude. Le texte de cette étude a été publié dans le Bulletin de l'Organisation mondiale de la santé des Nations Unies (OMS). (Le lien vers la publication de l'OMS ne fonctionne plus.)
Le secteur de l'huile de palme s'efforce donc de présenter l'huile de palme comme bénéfique pour la santé à coup d'études scientifiques. Sur neuf études avançant cet argument, quatre ont été réalisées à l'initiative du Conseil de l'huile de palme de Malaisie (MPOB) Celles-ci ont permis à cette organisation de lobbying de jeter le doute sur les avertissements sur les dangers de l'huile de palme pour la santé.
Cette manière de procéder suit un « plan directeur » bien établi, appliqué par les multinationales du tabac : des scientifiques sont acquis à la cause, des faveurs rendues, tout scientifique divergent est discrédité et chaque étude critique est contrée par une étude d'opposition. Le tout s'appuyant principalement sur la délégation de « commissions de recherche ».
Des organisations et lobbyistes de Malaisie et d'Indonésie réfutent ces accusations.
La conclusion du bulletin de l'OMS est claire : il faut réduire l'influence de l'industrie de l'huile de palme et des industries connexes sur la politique de la santé.