Abandon du méga-projet de sables bitumineux Frontier au Canada
25 févr. 2020
La plus grande mine de sables bitumineux de l’histoire ne verra pas le jour au Canada ! La société Teck Resources a décidé de retirer son projet Frontier du processus d’autorisation fédéral. La réalisation de la mine était intenable en raison des protestations et des discussions sur la protection du climat.
C’est une grande victoire pour les défenseurs de l’environnement, mais surtout pour la nature et le climat. Frontier aurait été la plus grande mine de sable bitumineux de tous les temps. Elle aurait pollué, empoisonné et détruit des forêts, des marécages et des rivières sur une superficie totale de 292 kilomètres carrés. L’habitat du caribou et du bison était menacé. Par ailleurs, la mine aurait émis plus de quatre millions de tonnes de gaz à effet de serre par an, ce qui auraient rendus irréalisables les objectifs de protection du climat du Canada. Le projet Frontier est maintenant enterré.
Dans un communiqué de presse, le directeur général de Teck Resources Don Lindsay a plus ou moins directement mis l’abandon du méga-projet Frontier sur le compte de la résistance des protecteurs de l’environnement et du climat. De nombreuses organisations avaient manifesté et agit contre le projet. Parmi elles, Sauvons la forêt avait envoyé sa pétition de plus de 253 000 signatures au Premier ministre canadien Justin Trudeau ainsi qu’à plusieurs membres de son cabinet et à de personnalités politiques de premier plan.
« Frontier (...) est apparue dans un débat plus large à propos des changements climatiques et du rôle que le Canada doit jouer pour y faire face. Nous espérons que le fait de se retirer du processus permettra aux Canadiens de passer à une discussion plus large et plus positive sur la voie à suivre », écrit Don Lindsay dans un courrier au ministre de l’environnement canadien Jonathan Wilkinson.
Bien que l’industrie pétrolière contribue au niveau de vie des Canadiens, le pays a « besoin d’un vrai plan pour lutter dès maintenant contre les changements climatiques et pour passer à une économie carboneutre » a réagit le ministre.
Des raisons économiques peuvent également avoir joué un rôle : les banques, compagnies d’assurance et autres investisseurs se retirent de plus en plus du secteur du pétrole et du charbon.
Teck Resources avait tablé sur un prix du baril pétrole de 95 dollars US. Dans les faits, le prix du baril de pétrole canadien de qualité inférieure est de 30 dollars US. En renonçant à un projet fou dès le départ, Teck Resources va subir une perte de plus d’un milliard de dollars.
La compagnie minière a fait sa déclaration dimanche soir. Le gouvernement canadien de Justin Trudeau aurait dû décider de l’approbation au plus tard à la fin de la semaine. Apparemment, le projet était sur le point d’être retoqué.