Les peuples de la Papouasie

Des Papous exhibent fièrement des étoffes Les Moi Kelim tissent eux-mêmes leurs étoffes, qu’ils appellent Kain Timor. Ce sont leur bien le plus précieux qu’ils portent fièrement (© Ulet Ifansasti) Couverture du bulletin Regenwald Report numéro 1/25 © RdR

28 mars 2025

En Nouvelle-Guinée, les populations humaines ont vécu en harmonie avec la nature pendant des millénaires. Il y a 200 ans, l'exploitation des ressources naturelles et la compétition pour les terres ont commencé avec la période coloniale. L'île a été divisée et la partie occidentale a finalement été rattachée à l’Indonésie.

Il y a environ 60 000 ans, les ancêtres des Papous ont atteint l’île de Nouvelle-Guinée. Ils se sont d’abord installés le long des côtes, puis, plusieurs millénaires plus tard, ils ont colonisé les hauts plateaux et les montagnes. Pendant près de 50 000 ans, ces populations humaines ont vécu en paix et isolées les unes des autres. Cette situation a donné lieu à une mosaïque de peuples différents sur le plan génétique, ainsi qu’à une riche diversité culturelle avec plus de 800 langues et dialectes.

Il y a environ 10 000 ans, certains groupes ont commencé à cultiver leur propre nourriture dans les hauts plateaux. Ils sont alors devenus des agriculteurs, ou plus précisément des agricultrices. Ces personnes cultivaient des bananes et de la canne à sucre. Il y aurait eu jusqu’à 5000 variétés de patates douces ! La diversité des plantes cultivées et des méthodes de culture d’aujourd’hui est encore étonnante.

L’histoire des peuples autochtones de Papouasie est perpétuée à travers des chants et des mythes, l’art et la religion. Il y a 1 500 ans, les royaumes de l’archipel indonésien ont commencé à documenter par écrit le commerce du bois de santal et des oiseaux de paradis provenant des régions côtières. 

Une île également occupée par les Européens

Les noms "Papouasie" et "Nouvelle-Guinée" ont été donnés à cette région au XVIème siècle par des navigateurs portugais et espagnols. Leur arrivée sur l’île de Papouasie a marqué le début de la colonisation : la partie occidentale de l’île de Nouvelle-Guinée a été conquise par les Néerlandais en 1828, tandis que la partie orientale était contrôlée par les Allemands et les Britanniques. La course à la colonisation a conduit à la création d’une frontière parfaitement rectiligne à la fin du XIXème siècle. L’exploitation des ressources naturelles a alors commencé. Elle a été accompagnée de missionnaires, de violences et de résistance. 

Après la Première Guerre mondiale, la partie orientale de la Nouvelle-Guinée, occupée par les Allemands et les Britanniques, est passée sous administration australienne. En 1975, celle-ci est devenue un État souverain nommé Papouasie-Nouvelle-Guinée.

L’Indonésie occupe la partie occidentale de l’île de Papouasie, qui était encore une colonie néerlandaise, depuis 1963. En 1969, elle a annexé ce territoire qu’elle a nommé "Irian", mot indonésien signifiant "victoire". Deux ans plus tôt, le dictateur Suharto avait déjà signé un accord de coopération avec la société américaine Freeport McMoRan pour l’exploitation des gisements d’or et de cuivre de la région.

Avec l’exploitation des ressources naturelles, les populations autochtones subissent la privation de liberté, la militarisation, la discrimination, le racisme et les violences en Papouasie.

 

Regenwald Report 

Cet article est extrait du numéro 1/2025 de notre bulletin d’information trimestriel germanophone "Regenwald Report". 
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