Brésil : créez l'aire protégée “Resex Tauá-Mirim” en Amazonie !
Les mangroves et les forêts tropicales de la région de Tauá-Mirim, dans l'État du Maranhão, sont menacées par divers projets industriels, agricoles et d'infrastructures. Sur place, la population demande au gouvernement brésilien de protéger enfin cette nature en créant la réserve “Resex Tauá-Mirim”. Aidons-la à obtenir gain de cause !
Au Président, à la Ministre de l'Environnement et du Changement climatique, au Président de l'Institut Chico Mendes de conservation de la biodiversité et au Ministre de la Justice et de la Sécurité publique de la République fédérative du Brésil
« Il est urgent de créer une réserve à Tauá-Mirim, en Amazonie brésilienne, afin de protéger sa nature et les moyens de subsistance de sa population. »L’île de Tauá-Mirim s’étend sur plus de 16 000 hectares dans le golfe de São Marcos, à 20 km au sud de São Luís, la capitale de l’État brésilien du Maranhão. Sa population est composée d’environ 2200 familles, réparties au sein de douze communes rurales, qui vivent de la pêche, de la collecte de fruits de mer et de l’agriculture à petite échelle.
Grâce à leur mode de vie traditionnel respectueux de la nature, ces communautés ont su préserver la riche biodiversité des zones côtières et fluviales, avec leurs mangroves, leurs forêts tropicales et leurs nombreux autres écosystèmes.
Les mangroves sont l’habitat et la zone de reproduction de nombreuses espèces animales, notamment d’oiseaux aquatiques tels que les magnifiques ibis rouges, ains que de poissons et de crustacés. Elles jouent également un rôle important dans la régulation du climat en stockant le carbone et d’autres gaz à effet de serre.
Mais la nature de de Tauá-Mirim et les moyens de subsistance de sa population sont menacés par des grands projets devant participer à l’exportation de matières premières. Il s’agit de la construction de ports, de voies ferrées, pour le transport de voitures et de marchandises, ainsi que de sites industriels comme des usines d’aluminium.
Depuis 2003, les populations locales réclament au gouvernement brésilien de protéger Tauá-Mirim en lui accordant le statut de Reserva Extractivista (RESEX) par décret.
Au Brésil, cette catégorie d’aire protégée officielle combine conservation et droits d’usages des populations et des communautés traditionnelles. Cela correspondrait à une réserve de biosphère dans l’UE et à une aire protégée avec utilisation durable des ressources naturelles au niveau international.
Mais l’État brésilien tarde à reconnaître Tauá-Mirim comme zone protégée, et des projets industriels et d’infrastructures se développent, détruisant et polluant l’environnement et provoquant des maladies.
Soutenons les revendications de la population pour la création immédiate de la réserve “Resex Tauá-Mirim”. Signez la pétition !
Lancement de la pétition : 09/05/2025
Informations supplémentaires (en portugais)
- Page Instagram de la campagne Resex Tauá-Mirim Já!
- Reportage de ((o))eco Abacaxi judicial deixa pessoas e 17 mil ha de Amazônia desprotegidos no Maranhão
Destinataires de la pétition
En plus de signer la pétition, il vous est possible de contacter directement ses destinataires :
- M. Luís Inácio Lula da Silva, Président de la République fédérative du Brésil
- Mme Marina Silva, Ministre de l'Environnement et du Changement climatique de la République fédérative du Brésil
- M. Mauro Oliveira Pires, Président de l'Institut Chico Mendes de conservation de la biodiversité
- M. Ricardo Lewandowski, Ministre de la Justice et de la Sécurité publique de la République fédérative du Brésil
Ambassade du Brésil à Paris
34, cours Albert 1er
75008 Paris
Tél : +33 (0)1 45 61 63 00
Courriel : brasemb.paris@itamaraty.gov.br
Au Président, à la Ministre de l'Environnement et du Changement climatique, au Président de l'Institut Chico Mendes de conservation de la biodiversité et au Ministre de la Justice et de la Sécurité publique de la République fédérative du Brésil
Monsieur le Président,
Madame la Ministre, Monsieur le Ministre,
Nous vous adressons ce courrier en soutien aux personnes habitant la région de Tauá-Mirim qui, aux côtés d’autres populations et communautés traditionnelles, d’organisations de la société civile, de mouvements sociaux et d’instituts de recherche, demandent au gouvernement brésilien la création, par décret, de la “réserve extractive (RESEX) Tauá-Mirim”.
Explication détaillée :
Tauá-Mirim est située en Amazonie et appartient administrativement à São Luís, la capitale de l’État du Maranhão. La région couvre une superficie de 16 664 hectares et possède un littoral de 71 kilomètres. Elle possède douze communes rurales : Taim, Rio dos Cachorros, Limoeiro, Porto Grande, une partie de Cajueiro (plage de Parnauaçu), une partie de Vila Maranhão (Porto das Arraias), Portinho, Jacamim, Amapá, Embaubau, Ilha Pequena et Tauá-Mirim.
Environ 2 200 familles vivent à Tauá-Mirim, principalement de la pêche artisanale et de l’agriculture à petite échelle. Depuis 2003, les communes se battent pour la création d’une RESEX à Tauá-Mirim. En 2007, le processus de création a été lancé, avec la réalisation d’études socio-environnementales et de procès-verbaux d’audiences publiques qui ont été remis au ministère de l’Environnement.
Le 17 mai 2015, face à l’incertitude qui planait sur la création officielle de la RESEX par l’État brésilien, les communautés de la région ont décidé de proclamer l’existence de facto de la réserve “Resex Tauá-Mirim” lors d’une assemblée populaire. Pour ce faire, elles ont créé un conseil de gestion composé de représentants des communautés, y compris celles des environs, et de diverses organisations de soutien. Le conseil se réunit régulièrement et des mesures de protection de la zone sont en vigueur depuis 2015.
La zone concernée par la création de la réserve “Resex Tauá-Mirim” abrite des écosystèmes menacés et des paysages uniques, notamment des mangroves, des marécages, des dunes et des forêts de palmiers, qui, dans les zones environnantes, ont déjà été dégradés ou détruits par l’expansion urbaine de São Luís, les infrastructures de transport et d’énergie, ainsi que les zones industrielles.
Ce territoire abrite de nombreuses espèces animales menacées, notamment le lamantin des Antilles (Trichechus manatus), la tortue caret (Eretmochelys imbricata), la tortue Luth (Dermochelys coriacea), le mérou Goliath (Epinephelus itajara), le requin bleu (Prionace glauca), le requin bécune (Carcharhinus oxyrhynchus) et le margay (Leopardus wiedii).
Depuis des siècles, les populations locales utilisent les écosystèmes comme source de vie. Les mangroves constituent la principale source de protéines, de nourriture et de revenus des communautés, étant donné qu’environ 80 % des familles vivant dans les limites et à la périphérie de la “Resex Tauá-Mirim” pratiquent la pêche artisanale de diverses espèces de poissons, crevettes et crabes.
Les écosystèmes sont vitaux non seulement pour la population de Tauá-Mirim, mais également pour celle de la grande ville de São Luís. Pour faire une analogie, la “Resex Tauá-Mirim” et ses environs sont pour capitale du Maranhão ce que l’Amazonie est pour le Brésil : l’une des dernières zones préservées qui fournit des services environnementaux essentiels à toute la ville.
La reconnaissance de cette richesse écologique et culturelle justifie la création d’une zone de protection spéciale sous la forme d’une réserve extractive "Resex". La loi n° 9.985 du 18 juillet 2000 relative au Système national des zones d’intérêt écologique et culturel (SNUC) prévoit la participation effective des populations, reconnues parties intégrantes du territoire, à la gestion et à l’utilisation de ces zones.
Par ailleurs, le décret n° 6.040 du 7 février 2007 vise à garantir aux populations et communautés traditionnelles l’accès à leurs territoires et aux ressources naturelles. Elles peuvent continuer à les exploiter de manière traditionnelle afin de préserver leur mode de vie, leur culture et leur économie.
C’est la raison pour laquelle nous demandons l’homologation effective de la réserve extractive “Resex Tauá-Mirim”, en tant qu’instrument approprié pour atteindre ces objectifs.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, l’expression de notre profond respect.
Situation actuelle : l’aluminium, un métal présent au quotidien
Inoxydable, facilement malléable et moitié moins lourd que l’acier mais aussi solide. Grâce à ses qualités, l’aluminium est particulièrement apprécié dans le domaine de la construction et des transports. Près de la moitié de la production mondiale d’aluminium est destinée à ces secteurs. En Allemagne, c’est l’industrie automobile qui est la plus grande consommatrice du léger métal : chaque voiture contient jusqu’à 150 kilogrammes d’aluminium.
Près de 20% de l’aluminium est contenu dans des emballages : ne laissant pas passer la lumière et neutre au niveau du goût, l’aluminium est prisé pour la fabrication de capsules de café, de boîtes de conserve et autres couvercles de yaourts. Il est aussi utilisé comme anti transpirant dans les déodorants et il régule la texture des crèmes. On le retrouve également dans certains médicaments.
La demande d’aluminium a considérablement augmenté ces dernières années, ce qui a eu des conséquences désastreuses.
Les conséquences : l’aluminium ou la mort rouge
L’aluminium est certes le métal le plus présent de l’écorce terrestre mais il n’existe que sous une forme liée. La fabrication du brillant aluminium à partir du minerai de bauxite implique de nombreux problèmes environnementaux :
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Déforestation tropicale pour l’extraction de la bauxite
Une grande part de la bauxite extraite se trouve dans des pays possédant une forêt tropicale. Pour atteindre la fine couche rocheuse située sous la surface de la terre, des arbres sont abattus sur d’immenses surfaces en Australie, en Indonésie, au Brésil et en Guinée. À Porto Trombetas au Brésil, une surface équivalente à 250 terrains de football est déforestée chaque année afin de permettre l’extraction de bauxite. -
Déchets toxiques
L’aluminium est extrait de la bauxite grâce à des procédés chimiques lourds. Pour une tonne d’aluminium, on provoque jusqu’à quatre tonnes de boues rouges (en raison de leur teneur élevée en fer) nocives. Elles sont stockées dans de vastes bassins et souvent des fuites ou des ruptures de digues provoquent l’inondation de villages entiers par les masses de boues corrosives. Des métaux lourds toxiques tel que le plomb, le cadmium et le mercure transforment des fleuves en zones mortelles toxiques. Même en dehors de tout accident, la pénétration de substances toxiques pour l’environnement dans l’air, les sols et les eaux a de graves conséquences : les personnes qui vivent à proximité des usines d’aluminium se plaignent de la pollution de l’eau, de maladies de peau et de la mort des poissons. -
Forte consommation d’énergie lors de la transformation
La production d’une tonne d’aluminium nécessite 15 mégawatts-heure, soit la consommation d’un foyer de 2 personnes pendant cinq ans. L’énergivore production d’aluminium est uniquement rentable avec la mise à disposition d’une grande quantité d’électricité et à très bas prix. Au Brésil par exemple, on construit de gigantesques barrages hydroélectriques et les terres des communautés indigènes sont inondées.
Les conséquences négatives de ce métal ne concernent pas seulement les pays où a lieu sa production. L’aluminium menace également notre santé dans des produits quotidiens : des sels se dégageant des feuilles d’aluminium et des éléments en aluminium présents dans les déodorants et les médicaments peuvent s’accumuler dans notre corps, et ils sont soupçonnés de déclencher le cancer et la maladie d’Alzheimer.
La solution : bon sans emballage
L’aluminium est partout dans notre vie quotidienne. Sa production a augmenté de près de 60% entre 2009 et 2016 pour passer à 58,3 millions de tonnes par an et elle est surtout destinée à des produits de consommation courante. Le potentiel d’économie en est d’autant plus important.
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Fait maison et intelligemment emballé : l’aluminium est souvent présent dans les emballages de la nourriture qu’on mange en chemin. Sandwichs végétariens et autres barres de müsli ne sont pas exemptés. Avec un peu d’organisation, il est tout à fait possible de préparer des collations pour le bureau ou l’école à la maison. On peut utiliser des récipients réutilisables pour transporter nos aliments (tupperwares, …) et boissons (gourdes, bouteilles recyclables, …). Cela permet d’économiser beaucoup de déchets d’emballage.
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Du café sans capsules : un kilo de café en dosettes coûte jusqu’à 80 € pour le consommateur. Un plaisir onéreux qui coûte cher aussi à l’environnement. Jusqu’à trois grammes d’emballage sont nécessaires pour six à sept grammes de café. En France, Nespresso a vendu 1,85 milliard de capsules au cours de la seule année 2014. Il est beaucoup moins cher et bien meilleur pour l’environnement d’utiliser une cafetière à piston ou une machine à espresso en acier inoxydable, voire une machine automatique pour les gros consommateurs.
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Une deuxième vie : les emballages en aluminium ne peuvent pas toujours être évités. Mais théoriquement la matière première qu’on trouve dans les emballages de médicaments et autres peut être indéfiniment réutilisée si chacun de nous trie correctement ses déchets.
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Conserver plus longtemps au lieu que jeter : boîtiers d’ordinateurs, étagères en aluminium, barres de tapis – l’aluminium est présent dans de nombreux objets ménagers. Lorsque nous investissons dans des produits de qualité et les utilisons aussi longtemps que possible, nous réduisons notre consommation d’aluminium.
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Se déplacer sans voiture : les jusqu’à 150 kilogrammes d’aluminium que contient une voiture peuvent être un bon argument pour ne pas acheter une nouvelle voiture et préférer utiliser le vélo, le bus et le train.
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En bonne santé sans aluminium : pour préserver sa santé, il est conseillé d’utiliser des produits cosmétiques naturels sans aluminium et de choisir un déodorant sans sels d’aluminium (par exemple sur une base de soude). Les pharmaciens peuvent souvent recommander des alternatives aux médicaments contenant de l’aluminium (par exemple contre les brûlures d’estomac). L’institut fédéral allemand d’évaluation des risques prévient qu’il ne faut en aucun cas placer des aliments acides dans une feuille d’aluminium : des sels d’aluminiums toxiques seraient susceptibles de passer dans les aliments.
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diffuser les informations et faire entendre sa voix : notre association s’efforce de montrer le rapport existant entre les capsules de café et la destruction de la forêt tropicale sur sa page internet. La diffusion de ces informations sur les dangers liés à l’aluminium est essentielle. Les entreprises pourraient être amenées à réfléchir si la demande de produits contenant de l’aluminium baisse. Les pétitions en ligne constituent un autre outil de pression. Merci donc de les signer et de les partager…
Taim, Rio dos Cachorros, Limoeiro, Porto Grande, Cajueiro, Vila Maranhão, Portinho, Jacamim, Amapá, Embaubal, Ilha Pequena et Tauá-Mirim
aire protégée avec utilisation durable des ressources naturelles
Voir « Catégorie VI : Aire protégée avec utilisation durable des ressources naturelles » dans la publication de l’UICN (p. 27) Lignes directrices pour l'application des catégories de gestion aux aires protégées