Soutenons la marche des indigènes de l'Amazonie bolivienne!

Les indigènes ne veulent pas de route en pleine forêt tropicale
21 730 signatures

En Bolivie a débuté la construction d’une route à travers le Territoire Indigène et Parc National Isiboro Securé (TIPNIS) dans la forêt tropicale. Cette artère doit faire la jonction entre le territoire amazonien et les ports sur la côte pacifique pour l’exportation de matières premières. Pour empêcher l’aboutissement de ce projet les indigènes entament une marche de protestation jusqu’au siège du gouvernement à La Paz. Ils sollicitent un soutien international.

Mises à jour Appel

En 2009, le président bolivien Evo Morales et son homologue brésilien d'alors Lula da Silva, ont décidé de la construction d’une route de 306 kilomètres traversant le Territoire Indigène et Parc National Isiboro Securé (TIPNIS), situé à l’est de La Paz et à la lisière de la forêt Amazonienne.

L’année suivante, suite à des protestations auxquelles Sauvons la Forêt a pris part, les indiens ont réussi retarder d’une année la construction de la route. Suite à la fin de ce sursis il y a quelques semaines, les travaux pour le premier tiers de la route ont pu commencer. Celle-ci va détruire la forêt vierge et le territoire des populations indigènes «TIPNIS».

Une marche de protestation des indigènes ayant pour destination La Paz partira le 15 août 2011.  A ce jour, trois peuples indigènes se défendent contre tout tracé qui couperait leur territoire, leur « grande maison », comme ils l’appellent. Ils expliquent ne plus avoir d’autre choix que ce mouvement de résistance, le gouvernement ayant ignoré leurs précédentes revendications.

Suite...

Les communautés indigènes en appellent à la solidarité des organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme. Soutenez-les en signant la pétition adressée au président Morales. Nous remettrons très prochainement les signatures collectées à l’ambassade de Bolivie à Paris.

Contexte

Le TIPNIS est une forêt primaire qui abrite un très grand nombre d’espèces animales et végétales, située entre les Andes tropicales et l’Amazonie profonde. En plus d’être d’une richesse biologique inestimable, ce territoire est aussi la terre des peuples indigènes Moxos, Yuracaré et Chimanes. Ces derniers ont du se battre des années durant afin que leurs droits fonciers soient enfin reconnus par le gouvernement en 1990. Pourtant leur prise de position et leurs messages contre la construction de la nouvelle route n’ont jamais été entendus.

Des études scientifiques démontrent que, suite à la construction d’une route en pleine forêt tropicale, des territoires entiers sont rapidement défrichés et pillés. Des photos satellites de l’Amazonie révèlent très distinctement ce phénomène. De plus, la nouvelle route entre Villa Tunari et San Ignacio de Moxos n’a pas pour seule vocation d’exploiter la riche nature de l’Amazonie bolivienne : elle doit surtout relier les états fédérés brésiliens voisins (Rondonia et Mato Grosso) aux ports maritimes sur la côte pacifique chilienne. Le Brésil exporte du soja, de l’aluminium, du bois, de l’acier et de la cellulose.

Les coûts estimés pour la construction de la route s'élèvent à 415 millions de dollars, pour lesquels la banque de développement brésilienne BNDES octroie un crédit de plus de 332 millions. Le reste doit venir du budget des provinces boliviennes Beni et Cochabamba. Le contrat de construction de la route a été quant à lui attribué à une entreprise brésilienne.

Le projet fait partie de l'Initiative pour l'Intégration de l'Infrastructure Régionale Sud-américaine (IIRSA), qui prévoit la construction de routes nationales, aéroports, barrages hydroélectriques, canaux, oléoducs ou encore lignes téléphoniques. Le gouvernement brésilien prévoit à lui seul plus de 60 méga-projets en Amazonie brésilienne, et en finance six autres en territoire amazonien péruvien avec l’aide de sa banque d’Etat.

Lettre

A:
M. Evo Morales, Président de l’Etat plurinational de Bolivie
c/o Ambassade de Bolivie
12, avenue du Président Kennedy
75016 Paris
Tél : 00.33.1.42.24.93.44; Fax : 00.33.1.45.25.86.23
embolivia.paris@wanadoo.fr
________________________________________________________


Monsieur le Président,

Je suis très préoccupé(e) au sujet de la construction de la route entre Villa Tunari et San Ignacio de Moxos. Celle-ci va en effet traverser le Territoire Indigène et Parc National Isiboro Securé (TIPNIS), et détruire le milieu naturel des Hommes qui y vivent.

Les habitants du TIPNIS ont fait savoir qu’avec ce projet votre gouvernement transgresse les droits des peuples indigènes, les accords et traités internationaux, et entrave la conservation de la biodiversité.

Pour ces raisons, je soutiens la campagne de défense du TIPNIS et suis solidaire des indigènes qui, pour protester contre cette route, entament une marche vers le siège du gouvernement à La Paz.

Conjointement avec les peuples indigènes, je souhaite la cessation immédiate de la construction de cette route. Je vous prie d’observer les lois et traités en vigueur protégeant le TIPNIS, et sollicite de votre part des mesures d’urgence afin d’empêcher l’invasion des plantations illégales de coca dans ce territoire.

La résolution votée par les indigènes lors de leur 29ème rassemblement le 18 mai doit être respectée. Celle-ci « rejette de façon unanime et non négociable le projet de construction de la route. »

Je vous prie également de mettre fin à l’évaluation environnementale du TIPNIS qui, menée par les « autorités nationales pour les territoires protégés », ne consulte pas les indigènes. Prenez en considération les requêtes légitimes de ces derniers et cherchez une alternative pour un tracé en dehors du TIPNIS.

Monsieur le Président, je vous prie enfin d’apporter votre aide à la sauvegarde de la Terre Mère. Vous détenez le pouvoir et la sensibilité nécessaire à cette démarche. Ne contribuez pas à ce que les générations boliviennes actuelles et futures doivent répandre la triste « nouvelle » que des espèces animales et végétales se sont éteintes à jamais dans le seul but de satisfaire l'avidité sans nom des intérêts brésiliens.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de mon profond respect.

Mises à jour

Inscrivez-vous à notre newsletter

Suivez l’actualité de nos campagnes pour la protection de la forêt tropicale grâce à notre lettre d’information !