Mots creux

Débat politique télévisé Les conférences sont les lieux de vaines promesses, souvent formulées avec des phrases vides de sens (© unsplash)

Dans le monde politique et économique, on parle beaucoup de climat, de durabilité et de protection de l’environnement. De nouveaux termes ont fait leur apparition dans les discussions. Mais ce qui sonne bien n’est pas n’est pas nécessairement bon. À y regarder de plus près, les expressions qui ont une consonance positive se révèlent souvent vides de sens, voire à l’opposé de ce qu’elles semblent décrire. Petite sélection.

Net zéro et climatiquement neutre 

Les termes "net-zéro" et "climatiquement neutre" font référence à un certain moment dans le futur, généralement 2030 ou 2050, où le climat ne sera pas affecté par des émissions supplémentaires de gaz à effet de serre, ceux-ci ayant été évités ou capturés d’une manière ou d’une autre.

En réalité, cela ne signifie pas grand-chose si les pollueurs (dans le Nord) comptent sur les autres (dans le Sud) pour compenser leurs dégâts. L’aspect temporel est également important : si les émissions d’aujourd’hui mettent des décennies à être résorbées, le "zéro net" n’a aucune valeur.

Solutions fondées sur la nature

La nature comme solution à tous les problèmes. Cela sonne bien, car cela ressemble à du respect pour le pouvoir de la nature. Qui donc pourrait être s’opposer à cela ?

Nous devons être conscients que la nature n’est pas une simple boîte à outils permettant de réparer les dommages que nous causons. Nombre de ces "solutions" ne tiennent pas compte non plus des droits des populations locales : l’établissement d’aires protégées dans les forêts où les Autochtones vivent en harmonie avec la nature depuis des temps immémoriaux peut entraîner le déplacement de millions de personnes.

L’engagement des entreprises

De nombreuses entreprises affirment avoir compris l’ampleur des crises environnementales et leur responsabilité à leur égard. Elles prennent des engagements, jonglent avec les chiffres et les objectifs annuels et se donnent des labels environnementaux. Certaines sociétés changent de nouveau nom pour se rendre plus attrayantes.

La méfiance est de mise car les engagements volontaires sont généralement conçus par les entreprises afin d’éviter la mise en place de lois plus strictes et ils ne sont souvent pas respectés. Les engagements sont un excellent moyen pour les entreprises de se féliciter publiquement, mais au final, personne ne les tient pour responsables du respect de leurs engagements.

Les adjectifs "vert" et "bio"

Les adjectifs "vert" et "bio" semblent on ne peut plus explicites et ont une connotation tellement positive ! Avec eux, le consommateur peut même acheter de l’eau "bio" et gaspiller en toute bonne conscience de l’électricité "verte".

Cependant, la "croissance verte" ou l'"exploitation minière verte", cela n’existe pas dans la réalité. Les deux causent des dommages à la nature et au climat. Les biocarburants proviennent principalement d’immenses monocultures sans valeur écologique. L’appellation "Pacte Vert" ne suffit pas à transformer le plan de relance économique de l’UE en programme environnemental.


Nous vous incitons à la plus grande prudence vis-à-vis de ces éléments de langage. Ce qui importe, c’est ce que tous ces termes signifient dans me monde réel.

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